Mexique : le pape dénonce à Ciudad Juarez la "tragédie humaine" des migrations forcées

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© PEDRO PARDO / AFP
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C.C avec AFP , modifié à
De nombreux fidèles sont arrivés très tôt le matin, arborant des tee-shirts "J'aime le pape". Certains "latinos" sont venus des États-Unis pour cette messe. 

Des dizaines de milliers de fidèles étaient rassemblés mercredi des deux côtés de la frontière séparant Ciudad Juarez d'El Paso au Texas (Etats-Unis) pour assister à l'ultime messe du pape François où il a plaidé pour la sécurité et l'accueil des immigrés, à l'issue de sa visite au Mexique.

Une messe transfrontalière inédite. Une immense scène avait été installée près de la clôture qui sépare les deux pays pour cette messe transfrontalière inédite suivie par plus de 200.000 personnes côté mexicain. Jorge Bergoglio s'est d'abord recueilli symboliquement près d'une grande croix située à l'extrémité d'une rampe surplombant la frontière, décorée de fleurs jaunes, d'où il a adressé sa bénédiction à des fidèles situés de l'autre côté du grillage. "Plus de mort, ni d'exploitation ! Il est encore possible de changer", a-t-il lancé à la foule.

Plusieurs dizaines de milliers de fidèles. "On ne peut ignorer la crise humanitaire de ces dernières années qu'a provoqué la migration de milliers de personnes, que ce soit par train, par route ou même à pied, traversant des centaines de kilomètres à travers les montagnes, les déserts, les chemins inhospitaliers", a déclaré le pape François dans son homélie. S'exprimant devant plusieurs dizaines de milliers de fidèles enthousiastes, dont quelques centaines collés au grillage côté américain, le pape a exhorté : "Ce sont des frères et sœurs qui jetés par la pauvreté et la violence, par le narcotrafic et le crime organisé".

Une visite scrutée depuis les Etats-Unis. Sa visite à Ciudad Juarez est observée attentivement depuis les Etats-Unis, l'immigration étant un des thèmes clivant de la bataille pour la Maison Blanche. "Je pense que le pape est quelqu'un de très politique" a déclaré la semaine dernière Donald Trump, le promoteur immobilier candidat à l'investiture républicaine. "Je ne suis pas sûr qu'il mesure le danger que représente (pour nous) cette frontière ouverte avec le Mexique", a ajouté le milliardaire, qui a promis que s'il était élu il ferait construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique.