Harry et Meghan 2:34
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Romain David , modifié à
Les membres les plus éminents de la famille royale se réunissent lundi autour de la reine Elisabeth II après l'annonce d'Harry et de Meghan de s'éloigner de la couronne. Pour Thomas Pernette, spécialiste de la royauté, interrogé sur Europe 1, la question de l'indépendance financière du couple devrait être au centre des discussions.
INTERVIEW

"Inquiète est la tête qui porte une couronne", assure Shakespeare dans son Henry IV. Et ça n’est certainement pas la reine d’Angleterre qui fera mentir le dramaturge. Elisabeth II réunit lundi son clan dans sa résidence de Sandringham, dans l’est de l’Angleterre. Aux côtés du prince Charles, son fils, et de ses deux petits-fils William et Harry, elle va tenter de trouver une solution au séisme médiatique provoqué par ce dernier. En effet, Harry et son épouse Meghan ont annoncé mercredi leur volonté de prendre leur distance avec la famille royale, en passant une partie de l’année en Amérique du nord et en obtenant leur indépendance financière.

"Que ces protagonistes se parlent, c’est une première ! Les Windsor ne sont pas connus comme étant les plus communiquants entre eux", relève au micro de Matthieu Belliard, dans la matinale d’Europe 1, Thomas Pernette, ​reporter à Point de Vue et spécialiste des têtes couronnées. "La reine veut que ça aille vite. Buckingham Palace l’a dit : il faut que des décisions soient prises parce que cette affaire est compliquée." Et selon ce journaliste : trois sujets devraient être posés sur la table lundi, sous les ors de Sandringham.

Le premier : la place de Meghan et Harry dans la famille royale. "Où vont-ils vivre ? On dit qu’ils veulent vivre au Canada ou aux Etats-Unis. Vont-ils continuer à remplir des obligations officielles, vont-ils garder leurs titres ?" La question de leur indépendance financière devrait également être soulevée. "De quoi vont-ils vivre ? Ils ont une fortune financière mais il faut bien comprendre qu’ils vivent en partie grâce au prince Charles qui leur donne chaque année une pension de 2 à 3 millions d’euros. C’est de l’argent privé qui vient de ses revenus du duché de Cornouailles", explique Thomas Pernette. "Si, demain, le prince Charles décide de leur couper les vivres, ça va être difficile pour eux."

Préserver l'image de la couronne

Dernière interrogation, et non des moindres : peuvent-ils travailler, faire des affaires, sans nuire à l’image de la couronne ? "On imagine mal Meghan et Harry se lancer demain dans l’édition de mugs ou d’assiettes décoratives à leur effigie, mais s’ils décident, par exemple, d’utiliser leurs titres, ou leur nom, pour un film ou un livre, ce serait une première. Et surtout, presque une déclaration de guerre pour la reine", estime Thomas Pernette.

D’autant que les derniers mois n’ont pas été des plus reposants pour la souveraine de 93 ans. Cette crise intervient après l’implication du prince Andrew, son deuxième fils, dans l’affaire Epstein, et l'hospitalisation du prince Philip, son époux.