Rayan 1:16
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Caroline Baudry et AFP , modifié à
Le petit garçon venait d'être extrait par les secouristes, lorsque la nouvelle de sa mort est tombée. "À la suite du tragique accident qui a coûté la vie à l'enfant Rayan Oram, Sa Majesté le roi Mohammed VI a appelé les parents du défunt, mort après être tombé dans un puits", précise le cabinet royal.

Le petit garçon marocain Rayan bloqué au fond d'un puits depuis cinq jours dans le nord du Maroc est mort, a indiqué samedi soir le cabinet royal dans un communiqué. "A la suite du tragique accident qui a coûté la vie à l'enfant Rayan Oram, Sa Majesté le roi Mohammed VI a appelé les parents du défunt, mort après être tombé dans un puits", précise le communiqué en arabe.

Coincé dans un trou de 32 mètres de profondeur

Engagés dans une course contre la montre, les secouristes marocains progressaient très lentement samedi pour tenter de sauver le petit Rayan. Le garçonnet "apparaît allongé sur le côté, de dos" dans les images d'une caméra d'inspection intégrée au puits exigu où il est tombé mardi, mais il est "impossible d'affirmer qu'il est vivant avec certitude", avait déclaré à l'AFP un responsable de l'opération de sauvetage, Abdelhadi Tamrani. 

Le chef sauveteur gardait cependant "de grands espoirs" de l'extraire vivant de ce trou étroit et profond de 32 mètres, creusé près de la résidence familiale à Ighrane, non loin du village de Bab Berred, dans la province de Chefchaouen. Les secouristes se sont efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il ait pu les utiliser, selon des journalistes de l'AFP. 

"Le courage de Rayan restera dans nos mémoires et continuera de nous inspirer. Le dévouement du peuple marocain et des secouristes également", a écrit l'international algérien du Milan AC Ismaël Bennacer, dans un tweet accompagné du dessin d'un enfant s'élevant dans le ciel accroché à un ballon en forme de coeur aux couleurs du Maroc. "Nous avions tous gardé l'espoir que le petit Rayan s'en sorte. Tout ceci est tellement tragique", a également réagi sur Twitter la romancière maroco-américaine Laila Lalami, tandis le président français Emmanuel Macron disait sur Facebook "à la famille du petit Rayan et au peuple marocain que nous partageons leur peine".

Centimètre par centimètre

Il a fallu cinq jours aux secouristes pour parvenir jusqu'à l'enfant car ils ont dû d'abord forer une énorme crevasse en profondeur puis un tunnel en horizontal. Leur progression a été fortement ralentie par la nature du sol, certaines couches étant rocheuses et d'autres très sableuses. Rayan était tombé accidentellement mardi dans le puits asséché de 32 mètres, étroit et difficile d'accès, creusé près de la résidence familiale dans le village d'Ighrane, dans la province de Chefchaouen, dans le nord du royaume.

Entrés dans une brèche horizontale samedi d'après-midi, les sauveteurs avaient continué leur travail centimètre par centimètre, creusant à la main pour éviter tout éboulement. Samedi matin, un chef sauveteur Abdelhadi Tamrani avait indiqué que des images envoyées par une caméra d'inspection montrait l'enfant "allongé sur le côté, de dos" et qu'il était "impossible d'affirmer" s'il était vivant.

Mais le responsable avait assuré garder "de très grands espoirs" qu'il soit vivant. Les secouristes s'étaient efforcés de faire parvenir de l'oxygène et de l'eau à travers des tubes et bouteilles descendus jusqu'à Rayan, sans certitude qu'il puisse les utiliser. Des milliers de sympathisants avaient accouru en signe de solidarité et campé sur place, dans cette zone montagneuse du Rif, à près de 700 mètres d'altitude.

La date des funérailles pas encore connue

Devant le tunnel, des applaudissements nourris saluaient chaque apparition des foreurs, dont le bénévole Ali Sahraoui qui a creusé avec ses mains dans les derniers mètres, un quinquagénaire devenu un "héros" sur les réseaux sociaux. Des barrières métalliques avaient dû être disposées vendredi pour contenir la foule. A l'approche du dénouement, les curieux scandaient régulièrement des "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) ou entonnaient des chants religieux.

Peu avant 22 heures samedi, le père et la mère, le visage défait, étaient entrés dans un tunnel creusé par les secouristes et communiquant avec le puits, d'où a été sorti par la suite l'enfant. Ils étaient ressortis peu après et partis à bord d'une ambulance, sans dire un mot, la mère montant à l'avant, les yeux perdus dans le vague. Après un moment de confusion, la foule, amassée depuis des jours, s'est alors dispersée dans un silence lugubre.

La date des funérailles n'a pas été annoncée par la famille, mais selon la tradition musulmane elles devraient se dérouler rapidement, en principe dès ce dimanche. Cet accident fait écho à un drame survenu début 2019 en Andalousie (Espagne), où Julen, deux ans, avait péri après avoir chuté dans un puits de 25 centimètres de diamètre et de plus de 100 mètres de profondeur. Son corps avait été retrouvé après 13 jours de recherches d'une ampleur exceptionnelle.