Serbie : Aleksandar Vucic rejette les élections anticipées malgré la pression étudiante

Face à la mobilisation étudiante en cours depuis novembre, Aleksandar Vucic a rejeté toute idée d’élections anticipées en Serbie. Malgré la chute du gouvernement et la pression populaire après l’accident meurtrier de Novi Sad, le président serbe est resté inflexible, dénonçant une tentative de déstabilisation étrangère.
Le président serbe Aleksandar Vucic a déclaré samedi au cours d'un rassemblement devant ses partisans qu'il en avait "terminé" avec la demande des étudiants d'élections anticipées.
La Serbie est secouée depuis des mois par des manifestations à travers son territoire organisées par des étudiants. La colère couvait et la mort de 16 personnes dans l'effondrement d'un auvent de la gare de Novi Sad (nord) en novembre - considéré comme un résultat de la corruption - a déclenché la plus grande vague de manifestations en Serbie depuis les années 1990.
Samedi, s'exprimant de Nis (sud-est) devant ses partisans, Aleksandar Vucic a lancé à l'adresse des étudiants : "Assez avec vos demandes, j'en ai terminé, ça ne m'intéresse pas".
"L'histoire est terminée", a-t-il ajouté.
Ce ton ferme répond notamment à la demande de législatives anticipées portée depuis le 5 mai par les étudiants. La plupart des partis d'opposition au Parlement, allant de la gauche au centre, ont annoncé qu'ils soutiendraient leurs revendications et les aideraient à s'organiser.
Les élections auront lieu lorsque "les institutions compétentes prendront une décision" pour les convoquer, a commenté samedi M. Vucic, ajoutant que la coalition au pouvoir gagnerait avec des résultats encore meilleurs qu'aux législatives de décembre 2023.
Le parti nationaliste au pouvoir avait alors remporté la victoire sur fond d'allégations de fraudes, rejetées par le président serbe. L'opposition unie avait obtenu 23,5% des voix.
En outre, comme il le fait depuis des mois, M. Vucic a réitéré samedi ses allégations selon lesquelles la Serbie est confrontée à une "tentative de révolution de couleur" orchestrée par des puissances étrangères.
"Des milliards d'euros ont été investis dans la destruction de la Serbie", a-t-il déclaré. Plusieurs milliers de personnes, selon les médias serbes, étaient présentes à ce rassemblement.
Les manifestations ont exercé une pression croissante sur les autorités, provoquant la démission du Premier ministre et la chute du gouvernement.
Mais les étudiants continuent de demander des poursuites contre les responsables de l'accident de Novi Sad, l'abandon des charges retenues contre les étudiants arrêtés ainsi que des modifications de la législation sur le du droit de grève.