À partir de mardi, Bruxelles va taxer certains produits américains, comme le tabac. 1:39
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Isabelle Ory, édité par Romain David
Bruxelles taxera à partir de mardi une série de produits importés des Etats-Unis, réponse aux sanctions douanières mise en place par Donald Trump en 2019. Les 27 n'étaient pas en mesure d'attendre l'entrée en fonction de Joe Biden et une possible amélioration des relations commerciales entre les deux continents.

Le futur président des Etats-Unis Joe Biden a toujours dit qu'il souhaitait retisser les liens avec l'allié européen. Mais il va devoir passer rapidement des paroles aux actes, parce que l'Union européenne n’a pas l'intention d'attendre plus longtemps pour réagir à la politique commerciale agressive de Donald Trump. Bruxelles va imposer des sanctions douanières en représailles aux sanctions américaines, conséquence du conflit qui oppose Airbus et Boeing sur les fameuses aides d'Etat.

Depuis des mois, les Européens tentent de négocier une solution à l'amiable avec l'administration Trump, sans succès. Or, les Américains taxent déjà les produits européens depuis un an, notamment les vins français, avec 25% de droits de douane. Cette situation est d’autant plus difficile face à la crise économique déclenchée par la situation sanitaire.

Faire pression sur les Etats-Unis

Le mois dernier, l'Organisation mondiale du commerce a enfin donné son feu vert à des taxes européennes. Bruxelles a donc décidé de passer à l'acte. Pour Franck Riester, le ministre du Commerce extérieur, il est impossible d'attendre l'entrée en fonction de Joe Biden et une amélioration des relations commerciales entre les deux continents. "La nouvelle administration ne sera en place qu’à partir du 20 janvier. Cela signifie qu’il faudrait encore laisser pour des mois et des mois sans défense les entreprises européennes, qui souffrent déjà des barrières douanières américaines", explique-t-il.

Dès mardi, l'Union européenne va donc taxer, entre autres, du tabac, de l'alcool, des noix de pécan, ou encore des pelleteuses et des tracteurs exportés par les Etats-Unis. L'objectif est de convaincre Washington qu'il faut prendre l'Europe au sérieux. Mais en parallèle, les 27 gardent quand même la porte ouverte : ils se disent prêts à annuler leurs droits de douane si les Américains font de même. Au locataire de la Maison-Blanche, l'actuel ou le prochain, de saisir cette main tendue.