Dans les rues de Libreville au Gabon, certains habitants ne dissimulent plus leur sentiment anti-français. 1:41
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Arthur de Laborde, édité par Yanis Darras
Emmanuel Macron débute ce mercredi sa tournée africaine au Gabon. Un déplacement hautement symbolique pour le chef de l'État, qui copréside jeudi un sommet sur la préservation des forêts de la région. Mais dans les rues de Libreville, la capitale du pays, les habitants ne cachent plus leur sentiment anti-français. 

C'est un voyage de réconciliation. Emmanuel Macron entame ce mercredi sa tournée africaine. En quatre jours, le chef de l'État fera quatre escales sur le continent, à commencer par Libreville, au Gabon. Le président de la République, copréside un sommet sur la préservation des forêts situées sur le bassin du fleuve Congo.

Une France jugée "trop présente"

Alors, sur la principale artère de la ville, les réactions sont souvent optimistes lorsque l'on évoque la venue d'Emmanuel Macron. "C'est une bonne chose. Le Gabon et la France ont de bonnes relations", estime un Gabonais, qui attend son bus sous une pluie battante. Des paroles consensuelles, alors que les forces de l'ordre quadrillent le secteur avant le passage du convoi du président gabonais Ali Bongo. 

Mais une fois le convoi passé, les autorités se font moins présentes et les langues se délient. "Je crois que si la France faisait les choses différemment, avec beaucoup plus de liberté, il y aurait moins ce ressentiment" anti-français, estime une riveraine de Libreville. "Elle (la France ndlr) est trop présente et elle ne rapporte pas grand-chose", poursuit-elle. Une analyse de plus en plus partagée par la population locale, qui ne cache plus son ressentiment envers l'Hexagone. 

Soupçons de soutiens au président Ali Bongo

D'autant que certains estiment que la visite d'Emmanuel Macron vise surtout à soutenir le président Ali Bongo, qui sera candidat à sa propre succession dans six mois. "Le timing n'est pas bon. En fait, il aurait dû attendre après les élections parce que là, on va se dire qu'il vient adouber le président gabonais actuel", explique au micro d'Europe 1, un autre habitant de la ville. 

Face à cette visite et ce supposé "adoubement", des opposants appellent à la grève pendant le sommet sur la préservation des forêts, auquel va participer le président français.