Londres veut s'attaquer à la pollution mortelle au dioxyde d'azote

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Le Royaume-Uni figure parmi les cinq pays mis en garde en février par la Commission européenne pour la qualité de leur air, avec la France et l'Allemagne. © Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
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avec AFP , modifié à
La pollution tue plus de 9.000 Londoniens chaque année.

Londres étouffe de la pollution et son maire travailliste Sadiq Khan a décidé de s'attaquer à la circulation automobile, principale accusée de la mauvaise qualité de l'air ces dernières années, comme ailleurs en Europe.

Le NO2, produit par les voitures et les camions. En 1952, le Grand Smog - ou grande fumée - qui avait englouti la capitale britannique pendant cinq jours avait fait 4.000 morts, et même plus de 12.000 en comptant les décès survenus les semaines suivantes. La catastrophe sanitaire avait conduit à interdire l'usage du charbon dans le centre-ville et à promouvoir des politiques soucieuses de l'environnement dans le pays. 65 ans plus tard, la pollution continue de tuer plus de 9.000 Londoniens chaque année. Cette fois, elle prend le visage du dioxyde d'azote, ou NO2, produit en particulier par les voitures et camions.

Mise en garde de la Commission européenne. "L'industrie est une part du problème, mais les zones à problème se situent près des routes", dit Gary Fuller, maître de conférence spécialiste de la qualité de l'air au King's College de Londres. Et la question ne se limite pas qu'à Londres, ajoute le chercheur, soulignant que "la limite autorisée de NO2 est dépassée dans de nombreuses villes à travers le pays". Le Royaume-Uni figure ainsi parmi les cinq pays mis en garde en février par la Commission européenne pour la qualité de leur air, avec la France et l'Allemagne.

Epidémie de maladies respiratoires. A l'échelle nationale, la pollution de l'air tue plus de 40.000 personnes par an et provoque une épidémie de maladies respiratoires, en particulier chez les jeunes enfants. Un public vulnérable et particulièrement exposé, selon une étude de l'ONG écologiste Greenpeace publiée cette semaine. Le document montre que plus de 1.000 crèches en Angleterre sont situées près de routes où les émissions polluantes dépassent les limites légales. En prenant en compte écoles, collèges et lycées, plus de 2.000 établissements sont concernés. Or la pollution au NO2 "peut entraîner des conséquences durables sur la santé (des enfants) et le fonctionnement de leurs poumons", a souligné Anna Jones, une militante de Greenpeace, en présentant les chiffres.