L'Espagne, qui fait partie des bons élèves en Europe dans le domaine de la sécurité routière, vient de faire passer la vitesse sur les routes conventionnelles de 100 à 90 km/h. Mais l’inverse de ce qui se passe en France, la mesure ne suscite aucune polémique ni contestation.
"C'est très bien". Sur la N340 par exemple, une route nationale au sud de Barcelone, les panneaux ont tous été changés. Depuis mardi, ils affichent la nouvelle limitation de vitesse à 90 km/h. Les automobilistes respectent la consigne et acceptent ce changement sans difficulté.
"C'est très bien", assure l'un d'eux au micro d'Europe 1. "Il y a beaucoup d'accidents sur les routes conventionnelles, les gens roulent comme des fous. Avec cette mesure, ils seront obligés de se calmer." "Qu'est-ce qu'on peut bien y faire ?", remarque un autre. "Maintenant on conduit à 90 km/h, c'est comme ça, on va s'y faire."
Une mesure pour 100.000 kilomètres de routes. Annoncé il y a seulement un mois par le gouvernement socialiste, cette baisse de vitesse concerne toutes les routes "conventionnelles", soit celles qui n'ont pas de terre-plein central. Ce réseau représente 100.000 kilomètres sur tout le territoire. Aucun temps d'adaptation n'a été prévu, les radars ont tous été reprogrammés et la police sanctionne tous les excès de vitesse depuis la mise en place de la mesure.
Relativement peu de morts sur les routes en Espagne. Ces routes concentrent à elles seules trois-quarts des accidents en Espagne. 1.180 personnes sont mortes en 2018 sur les routes d'Espagne. Et si l'on rapporte ce chiffre au nombre d'habitants, cela représente presque deux fois moins qu'en France où 3.259 personnes ont été tuées l'année dernière.