Pour Fouad Zmokhol, la reconstruction du Liban ne peut pas se faire sans tutelle internationale. 3:05
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Guilhem Dedoyard , modifié à
Après la démission du gouvernement libanais, Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde, appelle sur Europe 1 à un mandat international au Liban. Selon lui, c'est la seule solution pour avoir une réelle reconstruction du pays.

Le gouvernement libanais a démissionné, lundi, six jours après l'explosion qui a dévasté Beyrouth. Pour Fouad Zmokhol, président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde, la reconstruction du pays passe nécessairement par une aide internationale, pas seulement au niveau économique et humanitaire mais également au niveau politique. Au micro d'Europe 1 il plaide, à regret, pour une mise sous tutelle internationale ou un mandat des Nations unies, afin de remettre le pays en marche. Il considère que la France a son rôle à jouer, avec l'accord de la communauté internationale.

Le besoin d'un "mandat des Nations unies"

"Aujourd'hui, malheureusement, c'est la seule solution, on a besoin d'un mandat des Nations unies, ou de la France", estime Fouad Zmokhol. Il craint que sans intervention extérieure pour la reconstruction du pays, le Liban soit incapable de sortir de ses travers. "C'est impossible de le faire tout seul. C'est impossible ou cela veut dire reprendre les armes contre nous-mêmes."

Le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprises libanais dans le monde juge que "si la communauté internationale veut aider, ce n'est pas seulement par l'aide internationale ou les aides financières, qui vont être dilapidées, c'est sous une tutelle". Il considère que "le Libanais est plus déterminé que jamais. Il va se battre démocratiquement pour redorer son blason et reconstruire son pays. Voilà pourquoi on a besoin de la communauté internationale et de la France".

"La France peut aider à la reconstruction du pays à tous les niveaux"

Cette tutelle doit être, selon Fouad Zmokhol, bien définie avec "un objectif déterminé pour s'assurer d'une bonne démocratie, remettre des élections avoir un pouvoir législatif qui représente le peuple, former un pouvoir exécutif qui peut reconstruire cet Etat sur des bases économiques, sur la transparence et surtout connaitre ce qui s'est vraiment passé". Elle doit avoir des modalités claires : être établie "pour six mois ou un an pour, d'abord, organiser des élections anticipées et surtout remettre en marche ce système économique, politique et social en marche".

Pour Fouad Zmokhol, "la France peut aider à la reconstruction du pays à tous les niveaux". Il salue notamment la visite du président français, Emmanuel Macron, quelques heures après le drame qui "a ramené l'espoir que la France, l’Europe, la communauté internationale ne nous ont pas abandonnés", alors même que les dirigeants libanais ne se rendaient pas sur le terrain. Toutefois, cette action ne peut pas être une action unilatérale. Il faut donc que la France, ou un autre pays, soit "mandaté par les Nations unies pour donner un périmètre de sécurité, surveiller la corruption et les élections anticipées et reformer un système économique et social qui soit juste et clair".