Le Zimbabwe restreint la grande chasse après la mort du lion Cecil

© AFP/ZIMBABWE NATIONAL PARKS
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N.M. avec AFP
La grande chasse de léopards, d'éléphants et de lions sera désormais interdite près le réserve animalière de Hwange.

La mort du lion Cecil aura au moins eu un mérite. Le Zimbabwe a annoncé samedi des restrictions immédiates sur la grande chasse d'animaux sauvages, désormais interdite près de la réserve animalière de Hwange. Les adeptes de chasse pourront désormais passer à l'action seulement s'ils obtiennent une dérogation écrite des parcs nationaux. Cette décision intervient après le tollé provoqué par la mort de Cécil, le lion star de la réserve.

Lions, léopards et éléphants. "La mort illégale du lion icône Cecil hors du parc national de Hwange le 1er juillet a fait apparaître la nécessité de durcir davantage la réglementation sur la chasse dans toutes les aires bordant le parc", a indiqué l'autorité des parcs nationaux zimbabwéens (ZPWMA). "La chasse aux lions, aux léopards et aux éléphants dans les aires bordant le parc national de Hwange est suspendue avec effet immédiat", ajoute le communiqué. Ce type de chasse ne pourra avoir lieu "qu'avec l'autorisation écrite du directeur général" et "en présence de personnel du parc, les frais incombant au propriétaire de la réserve de chasse", est-il précisé. Des restrictions immédiates similaires sur la chasse à l'arc ont aussi été prises.

Le Zimbabwe a réclamé vendredi l'extradition de Walter Palmer, riche dentiste américain du Minnesota (nord des États-Unis) qui a tué début juillet le lion Cecil, spécimen protégé et attraction vedette du parc Hwange (ouest), près des célèbres chutes Victoria.

Un trophée débarrassé de son collier GPS. Mâle dominant du parc, Cecil, remarquable par sa crinière noire mais peu connu des Zimbabwéens, était équipé d'un collier émetteur, dans le cadre de recherches universitaires sur la longévité des lions. Walter Palmer, venu du Minnesota pour s'adonner à sa passion de la chasse à l'arc, l'a tué le 1er juillet sur une réserve de chasse privée où, selon l'organisateur du safari, le lion s'était aventuré. Le dentiste américain a affirmé s'être aperçu qu'il s'agissait d'un spécimen protégé une fois l'animal mort, quand il s'est approché et a découvert le collier GPS. Il est reparti avant que le scandale n'éclate, prenant des dispositions pour qu'on lui expédie son trophée, la tête de l'animal débarrassée de son collier.

La chasse, des bénéfices pour la protection de la nature. Les safaris de grande chasse, popularisés entre autres par le président américain Theodore Roosevelt ou son compatriote écrivain Ernest Hemingway, sont prisés par une petite clientèle étrangère prête à payer plusieurs dizaines de milliers de dollars pour assouvir sa passion. Une partie des bénéfices va à la protection de la nature, et l'activité économique générée par la vente des permis facilite la prévention du braconnage auprès de la population locale, selon les promoteurs de ce type de chasse.