Le social-démocrate Bernardo Arévalo investi nouveau président du Guatemala

Bernardo Arévalo
© JOHAN ORDONEZ / AFP
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avec AFP
Bernardo Arévalo a été investi dans la nuit de dimanche à lundi nouveau président du Guatemala. La cérémonie s'est tenue avec plus de neuf heures de retard en raison de longs débats menés au Parlement avant l'investiture.

Le social-démocrate Bernardo Arévalo, élu en août sur la promesse de combattre la corruption, a été investi dans la nuit de dimanche à lundi nouveau président du Guatemala, après des mois d'incertitude et des tensions jusqu'à la dernière minute. La cérémonie s'est tenue avec plus de neuf heures de retard en raison de longs débats menés au Parlement avant l'investiture, à laquelle ont assisté des dirigeants d'Amérique latine, des représentants de l'Union européenne et des États-Unis.

D'importantes tensions...

Main gauche sur la Constitution et bras droit levé, Bernardo Arévalo, 65 ans, a juré de servir le Guatemala sous les vivats de l'assistance, au Théâtre national à Guatemala. Les députés alliés du président sortant Alejandro Giammattei ont d'abord obtenu que les 23 députés du parti Semilla de Bernardo Arévalo soient enregistrés comme indépendants, le parquet ayant suspendu temporairement Semilla pour des fraudes présumées lors de sa création en 2017. "Ils tentent de violer la démocratie avec des broutilles et des abus de pouvoir", avait dénoncé Bernardo Arévalo sur le réseau social X, craignant de voir son investiture repoussée.

"Les députés ont la responsabilité de respecter la volonté du peuple exprimée dans les urnes. Le peuple guatémaltèque et la communauté internationale nous observent", avait-il ajouté.

À l'extérieur du Parlement, des centaines de partisans de Bernardo Arévalo ont forcé des barrages pour s'approcher du bâtiment, mais sans heurts avec la police, a constaté l'AFP. Un communiqué commun des délégations des pays présents à l'investiture ont même appelé "le Parlement à se conformer à son mandat constitutionnel pour remettre le pouvoir comme l'exige la Constitution". "Le peuple guatémaltèque a exprimé sa volonté démocratique lors d'élections justes, libres et transparentes, approuvées par la communauté internationale à travers ses missions d'observation électorale. Cette volonté doit être respectée", indique le texte signé par l'UE, l'Organisation des Etats américains (OEA) et plusieurs gouvernements latino-américains.

... et de nombreux obstacles 

Au jeu des alliances, la nouvelle Assemblée installée a élu un membre de Semilla, Samuel Pérez, 31 ans, nouveau président du Parlement monocaméral. Une victoire éclatante pour le camp Arévalo. Depuis sa victoire surprise, l'ex-diplomate et sociologue de 65 ans, a fait face à de nombreux obstacles dans le pays qui figure au 150e rang sur 180 dans le classement de l'association anti-corruption Transparency international.

Le parquet a multiplié les recours judiciaires (annulation des élections, suspension de son parti politique, levée de son immunité d'élu) vertement dénoncés par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU et ou l'OEA. Bernardo Arévalo n'a eu de cesse de dénoncer un "lent coup d'Etat" pour contrecarrer le résultat des urnes.