La vente de gilets jaunes en Egypte contrôlée par la police

Les autorités égyptiennes veulent éviter une contagion de la colère dans le pays.
Les autorités égyptiennes veulent éviter une contagion de la colère dans le pays. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP
Pour certains commerçants du Caire, vendre un gilet jaune "devient plus dangereux que de vendre de la drogue" avec les mesures de restriction des autorités.

Éviter une contestation en restreignant la vente de "gilets jaunes", symbole de la colère en France. C'est l'objectif des autorités égyptiennes en soumettant la commercialisation de ces objets à un contrôle de police. Cinq détaillants cairotes ont affirmé que la vente de ces gilets n'était pas possible sans autorisation. 

Feu vert nécessaire du commissariat. Selon l'un des vendeurs, "pour vendre des gilets jaunes, il faut le feu vert du commissariat de police" du quartier. Le propriétaire d'un autre petit commerce accepte de vendre discrètement un gilet jaune, lançant toutefois : "Cachez-les vite ! Vendre ces vestes devient plus dangereux que de vendre de la drogue." 

"Des responsables de la sécurité nationale sont venus et nous ont demandé de ne pas vendre de gilets jaunes", affirme un troisième commerçant. "Ils ont peur de la contagion après les manifestations en France". Par ailleurs, selon un des importateurs, qui a requis l'anonymat, l'ordre a été donné aux entreprises importatrices "la semaine dernière" de fournir uniquement les compagnies et non plus les détaillants qui vendent aux particuliers. 

Huit ans après la révolte de 2011. Issus majoritairement des classes populaires et moyennes, les "gilets jaunes", qui tirent leur nom du gilet fluorescent que doit posséder chaque automobiliste en France, se disent excédés par la politique fiscale et sociale du président Emmanuel Macron, qu'ils jugent injuste et manifestent depuis plusieurs semaines.

En Egypte, les manifestations sont elles-mêmes soumises à une autorisation policière. Les restrictions sur la vente des gilets jaunes interviennent à quelques semaines du huitième anniversaire de la révolte de janvier 2011, qui a renversé le régime du président Hosni Moubarak après des manifestations de masse.