La difficile vie des migrants syriens en Turquie

Des réfugiés syriens en Turquie.
Des réfugiés syriens en Turquie. © BULENT KILIC / AFP
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Marie Forestier avec GM , modifié à
Exploitation au travail ou absence de scolarisation des enfants, les migrants syriens sont confrontés à plusieurs problèmes en Turquie.
REPORTAGE

Point de passage obligé pour les migrants, entre la Syrie et l'Europe, la Turquie accueille de plus en plus de réfugiés syriens, et ce alors que l'Europe tente de réguler le flux de migrants. Dans certaines villes frontalières, il y a parfois même plus de réfugiés syriens que d'habitants turcs. Mais s'ils ont réussi à fuir la terreur dans leur pays, leur quotidien demeure très difficile, avec des conditions de vies compliquées. Entre absence de scolarisation pour les enfants et exploitation salariale pour les adultes, beaucoup espèrent rejoindre l'Europe au plus vite.

"Nous ne recevons aucune aide". Sur place, les ONG versent très peu d'aides aux migrants et il leur faut donc trouver un emploi. La situation ouvre cependant la voie à de nombreuses dérives de la part des patrons locaux qui n’hésitent pas, pour certains, à exploiter cette main d'oeuvre. "C'est difficile. En tant que Syriens, nous n’avons pas de permis de travail. Il faut trouver n'importe quel endroit où l'on peut être embauché, nous ne recevons aucune aide", témoigne Khalil qui travaille 12 heures par jour et 7 jours sur 7 chez un tailleur d'Istanbul pour 370 euros - la moitié du salaire minimum - sans aucune garantie d'être gardé à la fin de la journée.

Absence de scolarisation. Pour tenter de résoudre le problème, la Turquie vient d'adopter un décret permettant l'obtention de ces permis de travail, mais les réfugiés sont confrontés à un autre problème, celui de la scolarisation de leurs enfants. S'ils ont, en théorie, accès à l'école publique la réalité est tout autre. La barrière de langue pose souvent problème, mais le besoin d'argent aussi. Le cousin de Khalil a 15 ans et souhaite apprendre, mais au lieu d'aller à l'école, il vend des brochettes pour envoyer un peu d'argent à sa famille restée en Syrie.

"Avant j'allais à l’école, mais j'ai décidé de travailler jusqu’à ce que la situation s'améliore et après j'espère retourner à l'école. J'aimerais étudier pour devenir professeur", ajoute-t-il avec envie. Alors que l'Europe souhaite contrôler le flux de migrants, tous ses problèmes poussent la plupart d'entre eux à vouloir rejoindre l'Union européenne rapidement.