La Belgique a anticipé l'arrivée massive de migrants de la jungle de Calais et a rétabli son contrôle aux frontières. 1:30
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A.D. et Lionel Gougelot , modifié à
La Belgique, vue comme l'ultime solution pour rejoindre l'Angleterre, craint de voir arriver des milliers de migrants. Elle a rétabli les contrôles aux frontières.

Le tribunal administratif saisi par les associations devrait rendre sa décision ce soir au sujet de l'évacuation de la zone sud de la jungle de Calais. La Belgique a décidé de ne pas attendre. Bruxelles, qui craint d'ores et déjà une arrivée massive de migrants, a choisi de déroger à Schengen et de rétablir provisoirement ses contrôles aux frontières.

Dernier espoir avant l'Angleterre. Les bénévoles de la jungle de Calais le confirment : depuis la "bunkerisation" du port, les migrants tentent de gagner la Grande-Bretagne par Zeebruges, le port maritime de la ville belge Bruges, d'où partent des ferries vers la Grande-Bretagne. Jan Jambon, ministre de l’Intérieur belge a déclaré mardi qu'il redoutait que les migrants ne se dirigent vers le littoral belge, où "la saison touristique va bientôt commencer". "On observe déjà un mouvement de migrants de transit. Hier (lundi), nous avons arrêté 32 personnes à Adinkerke", une localité située du côté belge de la frontière, a expliqué Jan Jambon.

Si le camp est démantelé, un afflux massif de migrants supplémentaires est à prévoir. "Cela concerne peut-être 3.000 réfugiés de la jungle", témoigne un migrant afghan. "La plupart essaient toutes les solutions" pour arriver jusqu'aux côtes britanniques. Et pour atteindre cet objectif, la Belgique est vue comme un ultime espoir.

Répression musclée. Pour les bénévoles de Calais, "il faut partager, ce n'est pas une catastrophe, il faut cesser d'avoir peur de cette arrivée." Mais l'inquiétudes des humanitaires, à Calais et en Belgique, porte sur la répression musclée de la police belge à l'égard des migrants, qui aurait pour but de dissuader les réfugiés de s'installer dans des squats ou des camps de fortune. "On veut éviter à tout prix des camps de tentes 'à la Calais' en Belgique. C'est une question de maintien de l'ordre", a encore déclaré Jan Jambon. "On doit éviter tout impact économique à la Côte et au port de Zeebruges, a-t-il martelé, précisant  que les contrôles à la frontière se feront "à différents lieux stratégiques, utilisés par les passeurs et que la police a détectés." Mercredi, "quelque 250 à 290 policiers" belges doivent être sur le terrain.