Evacuation de la jungle de Calais : où en est-on ?

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Par M.Be. avec AFP , modifié à
L'ultimatum pour l'évacuation d'une partie du camp de la "jungle" à Calais n'expirera pas mardi soir, la décision du tribunal administratif n'étant pas rendue. 
  •  Un ultimatum fixé initialement à 20 heures

La partie sud de la "Jungle" de Calais devait être évacuée d'ici mardi soir, 20 heures. Cet ultimatum avait été posé par la préfecture, qui a demandé le démantèlement vendredi dernier. L'évacuation concernerait entre 800 migrants selon les autorités et plus de 3.000 selon les associations. Le bidonville était jusqu'alors toléré en contrepartie de la fin des campements dans le centre-ville. Mais face à l'arrivée de nouveaux migrants et à l'exaspération de riverains, l'Etat veut désormais résorber le camp, épicentre de la crise migratoire dans l'Hexagone. Les autorités souhaitent réduire à terme la population de moitié.

  • La justice rendra sa décision mercredi ou jeudi

Toutefois l'ultimatum n'expirera pas mardi soir, la décision du tribunal administratif de Lille n'étant pas rendue avant mercredi ou jeudi. Une audience de cette instance examine dans les heures qui viennent en référé la suspension de l'évacuation. Le référé a été déposé par 250 migrants et dix associations, qui réclament la suspension de l'arrêté

  • L'Etat promet de ne pas recourir à la force

Face au refus des migrants de partir et à une levée de boucliers des associations et de personnalités, l'Etat adoucit son discours, et exclut tout recours à la force. "Ce n'est pas parce qu'il y a un arrêté d'évacuation que la force publique va être employée", a assuré la préfète du Pas-de-Calais mardi sur Europe 1, Fabienne Buccio. "Il faut apporter une réponse humanitaire à cette situation de Calais ou à Grande-Synthe, en mettant à l'abri ces personnes, et dans des conditions humaines", a affirmé pour sa part le Premier ministre sur RTL mardi matin. De son côté, le ministre de l'Intérieur s'est dit prêt à "prendre le temps qu'il faut" pour mener à bien cette "étape humanitaire", et promet à son tour de ne pas faire d'évacuations forcées.

  • Un manque de places d'hébergement ?

Les personnes évacuées de la zone sud devront se rendre soit dans le Centre d'accueil provisoire, ouvert en janvier dans la partie nord du camp, capable d'héberger 1.500 personnes (1200 y sont déjà) dans des conteneurs aménagés, soit rallier l'un des centres d'accueil et d'orientation créés ailleurs en France. Mais l'Etat peine à convaincre les migrants de partir d'eux-même. Les associations, qui dénoncent une sous-évaluation du nombre de migrants, craignent que les solutions d'hébergements proposées par l'Etat soient insuffisantes, et que l'évacuation gonfle le camp voisin de Grande-Synthe.