Japon : le Premier ministre étudie une possible rencontre avec Kim Jong-Un

Le Japon craindrait d'être marginalisé si les discussions sur le programme nucléaire nord-coréen avançaient sans lui.
Le Japon craindrait d'être marginalisé si les discussions sur le programme nucléaire nord-coréen avançaient sans lui. © KAZUHIRO NOGI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe pourrait rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un pour "faire avancer la question des enlèvements de Japonais par Pyongyang dans les années 1970 et 1980".

Le gouvernement japonais examine la possibilité d'une rencontre entre le Premier ministre Shinzo Abe et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, ont rapporté des médias japonais.

Un tournant dans la position du Japon. Cette information, si elle était confirmée, représenterait un changement de ton du Japon, partisan jusqu'ici d'une ligne dure vis-à-vis de Pyongyang. Le dossier a connu la semaine dernière un rebondissement spectaculaire lorsque le président américain Donald Trump a accepté l'invitation de Kim Jong-Un à participer à un sommet historique, afin notamment de discuter de dénucléarisation. Un sommet intercoréen est par ailleurs prévu fin avril, dans un contexte de dégel des relations diplomatiques entre les deux Corées, à la faveur des Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang.

Les enlèvements de Japonais en jeu. Tokyo veut saisir l'occasion pour "faire avancer la question des enlèvements de Japonais par Pyongyang dans les années 1970 et 1980", qui avaient pour but de former des espions à la langue et aux coutumes japonaises, a expliqué l'agence de presse Kyodo, citant des sources gouvernementales. L'agence Jiji a également souligné que le Japon, en première ligne face aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens, craignait d'être marginalisé si les discussions avançaient sans lui.

Pas de confirmation officielle. Contacté, le ministère des Affaires étrangères n'a pas confirmé de projet concret de sommet, mais il n'a pas exclu non plus une telle possibilité. "Nous examinerons notre stratégie du point de vue de ce qui est le plus efficace" pour contrecarrer les ambitions nucléaires de la Corée du Nord, et pour résoudre le dossier des "kidnappés" japonais, a commenté une porte-parole.

Pas de "changement politique", selon Shinzo Abe. La semaine dernière, Shinzo Abe avait salué les derniers développements, tout en assurant qu'il n'y avait "pas de changement de politique de la part du Japon et des États-Unis". "Nous continuerons à exercer une pression maximale jusqu'à ce que la Corée du Nord prenne des mesures concrètes vers une dénucléarisation de manière parfaite, vérifiable et irréversible", avait-il déclaré. Le dernier sommet bilatéral entre les deux pays remonte à 2004, quand le Premier ministre de l'époque Junichiro Koizumi avait rencontré Kim Jong Il, le père de l'actuel maître de Pyongyang.