Italie : pourquoi des associations de consommateurs appellent à un boycott... des pâtes

Des associations de consommateurs italiens ont appelé au boycott des pâtes.
Des associations de consommateurs italiens ont appelé au boycott des pâtes. © RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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Romain Rouillard / Crédit photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Depuis jeudi, certains Italiens se sont lancés dans une grève des pâtes afin de dénoncer l'envolée des prix de ce produit incontournable de leur gastronomie. Des associations de consommateurs, regrettant l'inaction du gouvernement et des industriels, appellent à un boycott pour une durée d'une semaine.

Ils en consomment près de 25kg par jour et sont reconnus dans le monde entier pour leur capacité à les sublimer. Et pourtant, les Italiens sont en froid avec leurs pâtes. À tel point que des associations de consommateurs appellent à les boycotter pendant une semaine. La raison ? Une envolée des prix que d'aucuns estiment parfaitement injustifiée. 

L'Italie, à l'instar de la France, n'est pas épargnée par l'inflation qui s'élève à 12% pour les produits alimentaires. Un chiffre légèrement inférieur à celui de l'Hexagone (15%) mais qui grimpe jusqu'à 20% pour les pâtes. "La grève des macaronis a pour but de voir si le maintien des pâtes dans les rayons fera baisser les prix, dans la grande tradition anglo-saxonne du boycott des marchandises", développe Furio Truzzi, président de l'association Assoutenti, cité par Euronews

Des prix "absolument disproportionnés" 

Ces consommateurs dénoncent également l'inaction du gouvernement devant cette inflation galopante. Contrairement à la France qui a mis en place un bouclier tarifaire et un trimestre anti-inflation, l'Italie n'a pas instauré de dispositif spécial pour soutenir le pouvoir d'achat des Transalpins.

Les associations épinglent, par ailleurs, des prix "absolument disproportionnés par rapport aux coûts de production". Les industriels du secteur, accusés de profiter de la situation pour reconstituer leurs marges, répliquent en évoquant l'augmentation des prix de l'énergie ou encore du transport. En revanche, le coût d'une tonne de blé a lui drastiquement chuté après avoir flambé aux premières heures de la guerre en Ukraine. Il s'affichait, en avril dernier, 40% moins cher qu'à pareille époque en 2022. En France également, certains produits vendus au prix fort malgré la baisse du coût de production avaient été pointés du doigt il y a quelques mois. Parmi eux, le café, l'huile de tournesol ou encore les biscuits industriels. 

Des tarifs déjà en baisse ?

En Italie, selon Assoutenti, l'opération boycott est déjà un succès. "D'après les enquêtes de l'institut national de la statistique et du ministère italien des Entreprises, les tarifs nationaux des pâtes ont beaucoup baissé. C'est un succès pour Assoutenti qui, avec cette menace, a contribué à une baisse en dessous de 2 euros par kilo", s'est félicitée l'association. De son côté, le gouvernement italien a assuré qu'il exercerait une vigilance toute particulière sur l'évolution des prix, sans pour autant imposer de limites.