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avec AFP / Crédit photo : ORI AVIRAM / MIDDLE EAST IMAGES / MIDDLE EAST IMAGES VIA AFP , modifié à
52 jours après l'attaque du Hamas en Israël, la trêve qui a permis la libération d'otages, de prisonniers et une aide d'urgence dans la bande de Gaza va se poursuivre deux jours de plus. Des otages français sont également sur le point d'être libérés. Europe 1 fait le point sur la situation.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le Hamas a affirmé dans un communiqué "chercher à prolonger la trêve au-delà de ses quatre jours" dans le but "d'augmenter le nombre de prisonniers libérés" comme prévu dans l'accord avec Israël. C'est chose faite, selon le Qatar et le mouvement terroriste lui-même : la trêve sera prolongée de deux jours à Gaza.

Les principales informations à retenir : 

  • La trêve entre Israël et le Hamas à Gaza prolongée de deux jours
  • 39 otages ont été libérés dans le cadre de l'accord - plus 24 otages hors accord
  • Les familles des otages israéliens qui seront libérés lundi ont été informées
  • La situation humanitaire sur place reste "dangereuse" et les besoins "sans précédent", estime l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens
  • 11 otages ont été libérés ce lundi par le Hamas, dans lesquels on retrouve trois mineurs Franco-israéliens

Emmanuel Macron "extrêmement heureux" de la libération des trois mineurs Franco-israéliens

Emmanuel Macron s'est dit lundi soir "extrêmement heureux" de la libération des trois mineurs Franco-israéliens détenus par le Hamas, ajoutant que la France restait "pleinement" mobilisée pour obtenir la libération de tous les otages.

"Trois de nos jeunes compatriotes font partie du groupe d'otages libérés aujourd'hui. Extrêmement heureux de cette annonce", a écrit sur X le président français. "Notre soulagement est immense. Nos pensées accompagnent les familles de nos compatriotes toujours retenus en otage", a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne sur le même réseau social, appelant à "une trêve durable" entre Israël et le Hamas.

Les onze otages israéliens libérés ce lundi sont arrivés en Israël

Les onze otages israéliens libérés lundi soir par le Hamas dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas sont "désormais" en Israël, a annoncé l'armée.

"Après un examen médical initial, nos forces les accompagneront jusqu'à ce qu'ils soient réunis avec leurs familles", a-t-elle précisé dans un communiqué.

Des Français, Allemands et Argentins figurent parmi les onze otages israéliens devant être libérés

Des ressortissants français, allemands et argentins possédant également la nationalité israélienne font partie des onze otages qui seront libérés par le Hamas en échange de 33 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, a annoncé lundi le Qatar.

Au "quatrième jour de l'accord de trêve humanitaire, 33 civils palestiniens seront libérés (...) en échange de la libération de onze détenus israéliens", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X, anciennement Twitter. "Les personnes libérées des prisons israéliennes comprennent 30 mineurs et trois femmes, tandis que les Israéliens libérés de Gaza comprennent trois citoyens français, deux citoyens allemands et six citoyens argentins", a-t-il précisé.

11 otages du Hamas sont actuellement en route vers Israël

Onze otages israéliens enlevés le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas étaient en route lundi soir vers Israël, a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué, citant des informations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

"Onze otages sont actuellement en route vers le territoire israélien", a-t-elle indiqué. C'est le quatrième groupe d'otages libéré depuis vendredi, dans le cadre d'un accord qui devait s'arrêter mardi matin mais va être prolongé deux jours, selon le Hamas et le Qatar.

Prolongation de la trêve à Gaza: une "lueur d'espoir", pour le chef de l'ONU

La prolongation de deux jours de la trêve à Gaza "est une lueur d'espoir et d'humanité" même si ce ne sera pas suffisant pour apporter l'aide nécessaire aux habitants de Gaza qui en ont besoin, a déclaré lundi le secrétaire général de l'ONU.

"C'est une lueur d'espoir et d'humanité au milieu des ténèbres de la guerre et j'espère que cela nous permettra d'accroître encore plus l'aide humanitaire aux habitants de Gaza qui souffrent tant, en sachant que même avec ce temps supplémentaire il sera impossible de satisfaire tous les besoins immenses de la population", a déclaré Antonio Guterres à la presse.

Plusieurs otages français sur le point d'être libérés lundi soir

Selon une information d'Europe 1, des otages français, retenus par le Hamas depuis le 7 octobre, doivent bel et bien être libérés ce lundi. Plusieurs sources concordantes haut placées confirment cette possibilité. Après les différentes libérations de vendredi, de samedi et de dimanche, ce serait la première fois que des Français seraient présents parmi les otages libérés si cela devait se confirmer.

Mais il faut toutefois rester très prudent. Pour rappel, huit de nos compatriotes sont otages ou disparus. Ce qui est certain, c’est que si libération il y a, il s’agirait d’enfants, âgés de 12 à 16 ans.

La trêve prolongée de deux jours

Une trêve de quatre jours dans les combats entre Israël et le Hamas, conclue dans le cadre d'un accord entré en vigueur vendredi, sera prolongée de deux jours, a déclaré lundi le Qatar, pays médiateur de cet accord. Alors que la trêve en vigueur est sur le point d'expirer mardi à 7 heures (5 heures GMT), "l'Etat du Qatar annonce que, dans le cadre de la médiation en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire de deux jours dans la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X, anciennement Twitter.

Le Hamas a par la suite confirmé l'extension de cette trêve pour une une durée de deux jours. Il a annoncé dans un communiqué "un accord avec les frères qataris et égyptiens pour une prolongation de la trêve humanitaire temporaire qui sera de deux jours supplémentaires avec les mêmes conditions que la trêve précédente".

Le Hamas prépare une nouvelle liste d'otages pour "prolonger la trêve"

Le Hamas prépare "une nouvelle liste" d'otages à libérer "afin de prolonger la trêve", a déclaré lundi dans un communiqué Oussama Hamdane, cadre du Hamas, alors que des discussions tentent de prolonger l'arrêt des combats censé expirer mardi matin.

Aux termes de cet accord, chaque jour depuis vendredi, le Hamas a relâché 13 otages israéliens, tous des femmes et des enfants, tandis qu'Israël libérait 39 prisonniers, également des femmes et des jeunes de moins de 19 ans. Le Hamas s'est déjà dit prêt à une prolongation de la trêve, tandis qu'Israël réclame de "recevoir 50 otages supplémentaires au-delà de cette nuit".

Le navire d'aide médicale français Dixmude se rapproche de Gaza

Le porte-hélicoptères français Dixmude, configuré pour offrir du soutien hospitalier aux blessés de la bande de Gaza, est arrivé lundi dans le port égyptien d'Al-Arich, a rapporté une source portuaire à l'AFP, au quatrième jour d'une trêve entre Israël et le Hamas.

Alors que la guerre a dévasté le système de santé, les hôpitaux débordés du sud de Gaza continuent à recevoir de nombreux blessés évacués du nord, où la quasi-totalité des établissements de santé sont à l'arrêt. Selon la même source, le navire comprend "deux blocs opératoires" et 40 lits environ.

Les familles des otages israéliens qui seront libérés lundi ont été informées

Les familles d'otages israéliens enlevés par le Hamas le 7 octobre et qui doivent être libérés lundi soir en ont été informées, a indiqué le Bureau du Premier ministre dans un communiqué, au terme d'une journée d'intenses négociations. Ce groupe d'otages est le dernier d'une série de quatre groupes dont la libération était prévue par un accord de trêve entre Israël et le Hamas. Cet accord doit s'achever mardi matin mais des discussions étaient en cours lundi pour le prolonger.

Un otage pour trois prisonniers

L'accord, négocié par le Qatar avec l'appui des États-Unis et de l'Égypte et entré en vigueur vendredi, prévoit quatre jours de trêve, le passage de l'aide humanitaire à Gaza et la libération de 50 otages, sur les plus de 200 encore retenus à Gaza, et de 150 prisonniers palestiniens détenus en Israël. Depuis vendredi, 39 otages ont été libérés dans le cadre de l'accord - plus 24 otages hors accord, en majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël - ainsi que 117 prisonniers palestiniens, selon un ratio d'un otage pour trois prisonniers.

Or, une disposition de l'accord permet sa reconduction pour relâcher quotidiennement une dizaines d'otages entre les mains du Hamas dans la bande de Gaza en échange de la libération d'une trentaine de prisonniers palestiniens écroués en Israël.

Une otage américaine adoptée par Israël

Parmi les otages libérés dimanche figure une fillette de quatre ans possédant la nationalité américaine, prénommée Abigail, devenue orpheline lors de l'attaque sans précédent de commandos du Hamas en territoire israélien le 7 octobre. Selon un haut responsable américain, sa mère a d'abord été assassinée sous ses yeux. Son père a essayé de la protéger avant d'être tué à son tour. Abigail s'est ensuite enfuie chez des voisins, où elle a été prise en otage.

D'après l'armée israélienne, la fillette âgée de trois ans lors de son rapt a eu quatre ans alors qu'elle était détenue par le Hamas. "Elle a subi un traumatisme terrible", a déclaré le président américain Joe Biden, affirmant souhaiter, comme la France, la prolongation de la trêve. "Elle (Abigail) n'a plus de parents, mais elle a tout un pays qui la serre dans ses bras. Nous allons prendre bien soin d'elle", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui s'est entretenu avec Joe Biden.

"Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c'est une bénédiction. Mais j'ai aussi dit au président que nous allons, après l'accord, retourner à notre objectif: éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu'elle était", a ajouté Benjamin Netantayu.

14.854 personnes tuées dans la bande de Gaza, selon le Hamas

Le dirigeant israélien, qui doit demander lundi au gouvernement un budget "de guerre" de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d'euros), a appelé dimanche à la "victoire" lors du premier déplacement d'un gouvernement d'Israël à Gaza depuis son retrait unilatéral de ce territoire palestinien en 2005. En Cisjordanie occupée, des autocars du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont conduit à Ramallah et Beitunia, des prisonniers libérés, accueillis par des foules brandissant des drapeaux palestinien, du Hamas et d'autres factions.

"Je me sens à la fois heureux et confus parce qu'il y a le sang des martyrs en général. Je suis triste pour nos martyrs et heureux de la victoire obtenue par notre résistance", a déclaré à Beitunia, Yazan Sabah, un jeune prisonnier libéré dans le cadre de cette trêve. Israël avait lancé son offensive dans la bande de Gaza dans la foulée de l'attaque sanglante menée par le Hamas en territoire israélien le 7 octobre et qui a fait selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils. L'armée israélienne a estimé à 240 le nombre total d'otages emmenés à Gaza. 

En représailles à cette attaque, Israël a promis d'"éliminer" le Hamas qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et classé organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël. Selon le gouvernement du Hamas, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes. La Défense civile de Gaza chiffre à 7.000 le nombre de personnes portées disparues.

"200 camions par jour"

Si la trêve a offert un répit aux Gazaouis, la situation humanitaire sur place reste "dangereuse" et les besoins "sans précédent", estime l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Depuis vendredi, 248 camions chargés d'aide ont pu entrer dans la bande de Gaza, selon l'ONU. "Nous devrions envoyer 200 camions par jour pendant au moins deux mois pour répondre aux besoins", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'Unrwa, Adnan Abou Hasna, précisant qu'il n'y avait "ni eau potable, ni nourriture" dans certains secteurs. "Ils parlent d'apporter de l'aide et du carburant mais je suis à la station-service depuis neuf heures et elle est toujours fermée", a déploré dimanche à Khan Younès (sud) Bilal Diab, un Palestinien interrogé par l'AFP.

L'armée israélienne, qui considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de guerre, avait déjà ordonné à la population de partir et a interdit à quiconque d'y revenir pendant la trêve. Malgré cet avertissement, des milliers d'habitants de Gaza déplacés ont profité de la trêve pour tenter de rentrer chez eux dans le nord. Dans la ville de Gaza transformée en champ de ruines, des habitants parcouraient dimanche dans la poussière, entre les amas de gravats, les rues bordées d'immeubles dévastés, selon des images de l'AFP.

D'ailleurs, plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits par la guerre, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d'habitants. Les hôpitaux du sud du territoire continuent à recevoir de nombreux blessés évacués du nord, où la quasi-totalité des établissements de santé sont à l'arrêt.