Israël a envoyé plusieurs roquettes vers la Syrie, en riposte de tirs venant de son voisin. 1:06
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Ariane Ménage avec AFP
Israël a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche avoir frappé la Syrie en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan, après des tirs similaires depuis le Liban voisin et la bande de Gaza ces derniers jours. Une riposte qui s'inscrit dans une escalade des tensions dans la zone ces derniers jours.

Israël a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche avoir frappé la Syrie en riposte à des tirs de roquettes vers la partie annexée du plateau du Golan, après des tirs similaires depuis le Liban voisin et la bande de Gaza ces derniers jours. L'artillerie israélienne a visé "la région de Syrie d'où ont été tirées des roquettes", a rapporté l'armée israélienne, indiquant avoir également utilisé un drone.

Une source militaire syrienne interrogée par l'agence officielle syrienne Sana a confirmé les tirs israéliens: "A 05H00 environ ce matin (02H00 GMT), l'ennemi israélien a tiré plusieurs projectiles depuis le Golan occupé, visant plusieurs zones du sud" de la Syrie. Ces frappes ont causé des "dommages matériels", a précisé cette source, ajoutant que certains projectiles avaient été "interceptés" par la défense antiaérienne syrienne.

Ces développements interviennent dans une contexte de nouvelle recrudescence des violences au Moyen-Orient. Deux attentats anti-israéliens ont fait trois morts vendredi. D'après l'armée israélienne, au moins une des roquettes tirées depuis la Syrie a été interceptée par la défense antiaérienne israélienne et deux sont tombées dans des terrains vagues de la partie du Golan annexée par Israël après avoir été conquise en 1967. Il s'agit d'une région stratégique, patrouillée par ses soldats et aussi limitrophe du Liban.

Jeudi, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. L'armée israélienne a riposté en menant des frappes sur Gaza et sur le sud du Liban. L'armée israélienne a affirmé que les tirs depuis le Liban, non revendiqués, étaient "palestiniens", et très vraisemblablement du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza. Il s'agit d'une escalade sans précédent sur le front israélo-libanais depuis 2006.

Les deux pays sont techniquement en état de guerre après différents conflits et la ligne de cessez-le-feu est contrôlée par la Force intérimaire des Nations unies (Finul), déployée dans le sud du Liban. Côté syrien, Israël a récemment intensifié ses raids visant notamment des positions de groupes pro-Iran, son ennemi numéro un.

Renforts

Vendredi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "a donné l'ordre à la police de mobiliser toutes les unités de réserve de la police aux frontières, et à [l'armée] de mobiliser des forces supplémentaires", après un attentat à la voiture bélier sur le front de mer de Tel-Aviv. Un touriste italien a été tué et sept autres personnes, âgées de 17 à 74 ans, blessées dans cette attaque survenue un soir de shabbat et pendant la semaine de la Pâque juive. D'après la police, le conducteur de 45 ans, abattu, était originaire de la ville arabe de Kfar Kassem, dans le centre d'Israël.

Plus tôt vendredi, deux soeurs de la colonie israélienne d'Efrat, âgées de 16 et 20 ans et détentrices des nationalités israélienne et britannique, avaient été tuées et leur mère grièvement blessée dans une attaque palestinienne contre leur voiture en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. La police israélienne a précisé que quatre bataillons de réserve de la police aux frontières seraient déployés dès dimanche dans des centres-villes, outre les unités déjà mobilisées dans la ville mixte de Lod et dans la région de Jérusalem.

Le ministère de la Défense a confirmé samedi soir mobiliser des soldats pour appuyer la police et a annoncé renforcer les restrictions d'entrée en Israël pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza, notamment les travailleurs.

Violences sur l'esplanade des Mosquées

L'actuelle poussée de fièvre fait en effet suite à des violences mercredi sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam et site le plus sacré du judaïsme, également épicentre des tensions dans la Ville sainte. Les forces israéliennes ont fait irruption à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa pour en déloger des fidèles rassemblés pour des prières nocturnes, en plein ramadan, suscitant de nombreuses condamnations.

Benjamin Netanyahu a affirmé que les forces avaient été "contraintes d'agir pour rétablir l'ordre" face à des "extrémistes" barricadés dans la mosquée. Le Hamas, qui a livré plusieurs guerres à Israël, a dénoncé un "crime sans précédent". Le Qatar, qui a déjà servi de médiateur entre Israël et le Hamas au pouvoir à Gaza, "oeuvre à une désescalade", a déclaré vendredi à l'AFP un responsable qatari, sous couvert de l'anonymat.

Depuis début janvier, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à au moins 92 Palestiniens, 18 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes. Ces chiffres incluent, côté palestinien, des combattants et des civils, dont des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils, dont des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.