Irak : au cœur des affrontements pour la reprise de Mossoul

Le minaret penché de la vieille mosquée de Mossoul, un lieu stratégique des affrontements.
Le minaret penché de la vieille mosquée de Mossoul, un lieu stratégique des affrontements. © STEVE KIRBY / AFP
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Gwendoline Debono et A.D
Notre reporter s'est rendu avec les soldats irakiens sur le front de Mossoul, qui s'apprête à être reprise aux mais des djihadistes.
REPORTAGE

En Irak, la fin de la bataille de Mossoul serait proche et la reprise de la grande mosquée imminente. Le lieu est hautement symbolique puisque c'est de là qu'Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'Etat islamique, a proclamé son califat en 2014. Notre reporter était sur le front, où les djihadistes se battent pour défendre l'édifice. 

Endroit symbolique et stratégique. Le minaret oblique qui domine les toits de la ville semble narguer les soldats. La mosquée est devant, à 700 mètres, mais les djihadistes ont lancé toutes leurs forces. Le colonel Fallah tente de prendre un immeuble qui verrouille l'entrée sud du quartier historique. "La chute de Mossoul se joue ici. Si on s'empare de la vieille ville, le reste s'effondrera. Pour eux, c'est endroit symbolique mais aussi stratégique. on ne peut y faire entrer aucun véhicule blindé et les ruelles ne font pas plus d'un mètre de largeur. En tant que militaire, pour me défendre, j'aurais choisi le même endroit qu'eux."

Des civils dans les sous-bassements. Pour appuyer les unités, les hélicoptères de combat mitraillent près d'un souk. les départs de missiles emplissent les allées de fumée. La difficulté, dit un capitaine, ce sont les milliers de civils bloqués dans le quartier. "Ils se cloîtrent dans les maisons. Dans ces anciennes bâtisses de Mossoul, i y a des pièces en sous-sol, les civils restent dans les sous-baissements. s'ils sortaient, Daech les tuerait."

Obus de mortier contre drones. Pour les préserver, l'aviation bombarde peu. Alors comme l'Etat islamique, l'armée irakienne arme de petits drones. Un soldat fait atterrir le sien, il vient de lâcher deux grenades sur l'ennemi. "C'était des combattants qui tiraient sur nos soldats. On s'en charge comme ça parce qu'ils sont trop proches pour être bombardés et là, on les a eus..." Le soldat n'a pas le temps de finir son explication que deux obus de mortier s'abattent à quelques mètres. Les djihadistes ont repéré le drone. "Nous affrontons ici leurs meilleurs combattants", dit un officier qui s'éloigne des points d'impact.