Ingérence russe : des documents secrets accablent un ex-conseiller de Trump

 "Non, je n'ai jamais été un agent d'un pouvoir étranger", s'est défendu Carter Page, dimanche sur CNN (photo d'archives).
"Non, je n'ai jamais été un agent d'un pouvoir étranger", s'est défendu Carter Page, dimanche sur CNN (photo d'archives). © MARK WILSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Selon des documents publiés par le "New York Times", le FBI estime que Carter Page, conseiller pour la politique étrangère de l'équipe Trump pendant sa campagne, a fait l'objet d'un "recrutement ciblé par le gouvernement russe". 

Le FBI soupçonnait, avant l'élection de Donald Trump, un ancien conseiller de sa campagne d'avoir des liens avec la Russie, ont révélé des documents top secret publiés samedi par des médias américains.

Un "recrutement ciblé" du gouvernement russe. Carter Page, conseiller pour la politique étrangère de l'équipe Trump pendant sa campagne, est directement nommé dans un document de la juridiction chargée de contrôler la surveillance d'espions, la Foreign Intelligence Surveillance Court, daté d'octobre 2016, selon les éléments publiés par le New York Times. "Le FBI pense que Page a été l'objet d'un recrutement ciblé par le gouvernement russe", selon ce texte rédigé par un agent de la police fédérale, dont de larges parts ont été caviardées avant publication. La Russie est accusées par les agences de renseignement de s'être ingérée dans l'élection présidentielle de 2016 aux Etats-Unis.

Cette publication intervient un peu plus d'une semaine après l'inculpation, par le procureur spécial chargé d'enquêter sur cette ingérence du Kremlin, de douze agents du renseignement russe pour avoir piraté les ordinateurs du Parti démocrate.

Une intense rivalité entre républicains et démocrates. La surveillance de Carter Page était devenue en février dernier l'objet d'une intense rivalité entre républicains et démocrates au Congrès américain. Le Parti républicain du président américain avait rédigé une note clamant que le FBI s'appuyait pour cette opération de surveillance sur une mission financée par le Parti démocrate et l'équipe de campagne d'Hillary Clinton. Défiant le directeur du FBI et le ministère de la Justice, Donald Trump avait alors déclassifié cette note de près de quatre pages, qui s'appuyait sur le document désormais révélé au grand public.

La Maison Blanche avait initialement bloqué la publication d'une contre-note émanant des démocrates qui arguait que la surveillance "était fondée sur des preuves irréfutables et un motif raisonnable". Le New York Times rapporte qu'un juge avait approuvé le document initial de mise sur écoute, approbation renouvelée à trois reprises par d'autres juges. "On dirait de plus en plus que la Campagne Présidentielle de Trump a été illégalement espionnée pour le gain politique de la malhonnête Hillary Clinton" et des démocrates, a estimé dimanche sur Twitter Donald Trump, sans étayer son propos.

"Je n'ai jamais été un agent d'un pouvoir étranger". Le FBI, dans ce document rédigé un mois avant la victoire du magnat de l'immobilier, affirme croire "que les efforts du gouvernement russe sont coordonnées avec Page et peut-être d'autres individus associés à la campagne du Candidat #1", en référence au républicain. "Page a établi des relations avec des responsables du gouvernement russe, y compris des agents du renseignement russe", ajoute-t-il. Carter Page n'a pas été inculpé à ce stade. Il s'est vivement défendu dimanche sur la chaîne CNN : "Non, je n'ai jamais été un agent d'un pouvoir étranger".