Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 464e jour de l'invasion russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky. © SERGEI SUPINSKY / AFP
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avec AFP , modifié à
Les préparatifs pour une contre-offensive ukrainienne sont terminés, mais les pertes en vies humaines pourraient être lourdes à cause de la supériorité aérienne russe, a estimé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans le même temps, les combattants de la milice Wagner se sont dits prêts à aller défendre la région frontalière de Belgorod.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine se dit prête à mener à bien sa contre-offensive destinée à récupérer des territoires occupés par la Russie. Néanmoins, le président Volodymyr Zelensky a concédé que les pertes en vies humaines pourraient être lourdes à cause de la supériorité aérienne russe. Dans le même temps, Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, s'est dit prêt à envoyer ses unités défendre la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine et frappée ces derniers jours par d'intenses bombardements et des attaques

Les principales informations

  • L'Ukraine se dit prête à mener sa contre-offensive qui doit lui permettre de récupérer des territoires occupés par Moscou
  • Le groupe paramilitaire Wagner s'est dit prêt à défendre la région frontalière de Belgorod
  • L'Indonésie a proposé un plan de paix

L'Ukraine se dit prête à mener sa contre-offensive en dépit des risques

Les préparatifs pour une contre-offensive ukrainienne se sont achevés mais l'opération ne sera pas sans risque. Et pourrait même coûter la vie à de nombreux soldats en raison de la supériorité aérienne de la Russie, a lui-même prévenu Volodymyr Zelensky. Dans une interview publiée samedi par le Wall Street Journal, il a déclaré : "A mon avis, à partir d'aujourd'hui, nous sommes prêts (...) Nous croyons fermement que nous allons réussir", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne savait pas "combien de temps cela prendra".

Il a toutefois prévenu que l'offensive serait "dangereuse" sans une aide occidentale accrue pour contrer les attaques aériennes russes. "Tout le monde sait qu'une contre-offensive sans supériorité aérienne est très dangereuse", a ajouté le président ukrainien. Une seule arme, le système de missiles sol-air américain Patriot, peut protéger le ciel ukrainien, a-t-il ajouté, demandant que davantage d'armes de ce type soient livrées à son pays. "Une arme prive la Russie de sa capacité à intimider des dizaines de millions de personnes : les missiles Patriots", a-t-il déclaré.

Dans la perspective du sommet de l'Otan qui se tiendra à Vilnius en Lituanie, le mois prochain, il a admis avoir compris qu'il n'était pas possible pour son pays de rejoindre l'Alliance Atlantique pendant l'invasion russe. "Nous ne voulons pas être membre de l'Otan pendant la guerre", a-t-il assuré. "Il est trop tard. Mais dites-moi combien de vies vaut une phrase au sommet de Vilnius ?" "Si nous ne sommes pas reconnus et si nous ne recevons pas un signal à Vilnius" (en vue d'une possible et future adhésion, ndlr) "je pense qu'il est inutile que l'Ukraine participe à ce sommet", a-t-il estimé.

Deux civils tués par des bombardements dans une région russe frontalière de l'Ukraine

De nouveaux bombardements ukrainiens sur la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, ont fait samedi au moins deux morts et deux blessés, a affirmé le gouverneur de ce territoire touché ces derniers jours par des tirs nourris. Dans un communiqué sur Telegram, Viatcheslav Gladkov a indiqué qu'une "femme âgée" avait été tuée par des tirs sur la localité de Novaïa Tavoljanka, frontalière de l'Ukraine. Une autre femme a succombé à de "nombreuses blessures" d'éclats d'obus dans le village de Bezlioudovka, a ajouté Viatcheslav Gladkov.

Les combattants de Wagner prêts à aller défendre la région de Belgorod

 

"On défendra notre (...) peuple russe et tous ceux qui vivent là-bas", a-t-il ajouté dans un message audio publié par son service de presse, en précisant que ses hommes n'attendraient pas d'"invitation" ou d'autorisation pour se déployer dans la région. "La seule chose qu'on demandera, ce sont des munitions, pour ne pas arriver, comme on dit chez nous, le cul nu dans le froid", a ajouté Evguéni Prigojine. Ces derniers jours, la région de Belgorod, surtout ses localités situées les plus près de la frontière ukrainienne, est frappée par des tirs d'une intensité inédite depuis le début de l'offensive russe en Ukraine fin février 2022.

Le gouverneur, Viatcheslav Gladkov, a affirmé que la région avait été touchée vendredi par plus de 500 tirs de canon, de mortier ou de lance-roquettes multiple, dont plus de 370 sur et autour de la ville de Chebekino, que des centaines de civils ont fui.

L'Indonésie propose un plan de paix pour l'Ukraine et la Russie

Le ministre de la Défense indonésien Prabowo Subianto a proposé samedi un plan pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine lors d'une conférence sur la défense et la sécurité à Singapour, une initiative immédiatement critiquée par plusieurs participants. "J'appelle la Russie et l'Ukraine à s'engager à cesser immédiatement toutes hostilités", a-t-il déclaré, soulignant que les économies et l'approvisionnement en nourriture des pays d'Asie étaient durement affectés par ce conflit.

Le ministre a proposé un cessez-le-feu "sur les positions actuelles", des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l'Onu. Il a aussi suggéré à terme un "référendum dans les zones disputées" organisé par les Nations unies, lors de son discours devant la Conférence Shangri-La Dialogue sur la défense et sécurité en Asie-Pacifique.

"L'Indonésie est prête à contribuer en envoyant des unités pour une potentielle opération de maintien de la paix de l'Onu", a-t-il ajouté. En avril, la Chine avait présenté son propre plan de paix pour mettre fin à la guerre en Ukraine. L'Indonésie, qui privilégie une diplomatie non alignée, a déjà tenté une médiation de paix entre les deux belligérants. Le président indonésien Joko Widodo a effectué un voyage à Kiev et Moscou et rencontré les dirigeants ukrainien et russe l'an dernier, alors que le pays présidait le groupe du G20.

Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, participant à la réunion, a catégoriquement rejeté la proposition indonésienne. "Cela ressemble à un plan russe, pas à un plan indonésien", a-t-il déclaré. "Nous n'avons pas besoin que ce médiateur vienne à nous (avec) cet étrange plan", a-t-il ajouté.