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Clotilde Dumay
Alors qu'à Kherson les autorités ukrainiennes ont découvert plusieurs chambres de torture, des associations de défense des droits humains accusent également Moscou d'avoir déporté des enfants ukrainiens vers la Russie. Kiev a identifié près de 11.000 mineurs isolés, déplacés de leur pays d'origine.

"Les gens qui ont pris mon fils, c'étaient des militaires russes. Nous n'en avons jamais parlé. Ils l'ont juste emmené." Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux témoignages similaires fleurissent auprès des associations de défense des droits humains. Celles-ci, avec l'aide des autorités, ont identifié près de 11.000 mineurs isolés, amenés de force en Russie. C'est le cas de la famille d'Oléna. Gravement blessé dans un bombardement à Izioum, fin avril, le fils d'Oléna a été évacué par l'armée russe jusqu'à Moscou. Elle ne l'a retrouvée que des mois plus tard, par hasard.

Des enlèvements avec un objectif précis

Et cette famille est loin d'être la seule d'après Sylvie Rollet, présidente de l'association "Pour l'Ukraine pour leur liberté et la nôtre". "Ces enlèvements se sont produits d'abord au moment des évacuations forcées vers la Russie. S'y ajoutent, dans les territoires temporairement occupés, les enfants envoyés en colonie de vacances dont on est sans nouvelles", explique-t-elle.

Pour Oleksandra Romantsova, membre de l'ONG Center for Civil Liberty, qui vient de recevoir le prix Nobel de la paix, l'objectif de ces enlèvements est clair. "C'est une partie de la stratégie russe pour détruire l'identité ukrainienne. Car ces enfants ne s'éloignent pas seulement de leur famille, mais aussi de la culture ukrainienne", pointe-t-elle. À ce jour, seulement une centaine d'enfants sont rentrés dans leur pays, d'après les autorités ukrainiennes.