Gros coup de froid sur les relations entre France et Pologne

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avec AFP , modifié à
En annulant une commande d'hélicoptères Caracal faite à la France, la Pologne a déclenché la colère de Paris. Les relations entre les deux pays risquent de s'en ressentir. 

François Hollande devait se rendre à Varsovie le 13 octobre prochain, il n'en sera rien. Le président français a annulé sa visite en Pologne une semaine seulement avant l'échéance. Pas vraiment habituel pour un chef d'Etat. Et pour cause, la situation actuelle est plus que tendue depuis que la Pologne a annulé un carnet de commande d'hélicoptères Caracal adressé à la France. Le gouvernement conservateur, en place à Varsovie depuis novembre dernier, avait dès le début contesté le choix du cabinet libéral précédent d'acheter 50 appareils Caracal, au nom de la défense des usines polonaises de ses concurrents, l'américain Lockheed-Martin et l'italo-britannique Agusta-Westland, basées respectivement à Mielec et Swidnik.

50 hélicoptères pour 52 milliards d'euros. Le marché était d'ampleur et était très important aux yeux de Paris (50 hélicoptères pour plus de 3 milliards d'euros), qui a vite tiré les conséquences de ce revirement venu de Varsovie. La France va donc réexaminer l'ensemble de sa coopération en matière de défense avec la Pologne. Cette annulation va "gravement affecter" la relation bilatérale entre les deux pays, a déclaré vendredi une source française proche du dossier.

La France contre-attaque. "L'annonce est une déconvenue d'autant plus qu'elle s'accompagne d'une prise de position dans la presse polonaise qui nous semble indélicate", a dit cette source. "La relation bilatérale franco-polonaise va indéniablement être gravement affectée par cette décision". L'annulation du contrat "va nous amener à réexaminer l'ensemble des coopérations que nous avons avec la Pologne dans le domaine de la défense et examiner ce qui peut être maintenu et ce qui malheureusement ne peut pas l'être dans le contexte actuel", a ajouté cette source.

Et les mesures de représailles ne s'arrêtent pas là. Concernant Airbus, "il va de soi (que le groupe) va être amené - et en tant qu'actionnaire nous allons y veiller - à réexaminer sa stratégie de développement en Pologne voire même les investissements déjà réalisés à la vue de la relation qui n'a malheureusement pas réussi à se mettre en place" avec le nouveau gouvernement polonais.