Graciés par Trump, les premiers assaillants du Capitole libérés jubilent
Quelques heures après avoir pris ses fonctions, Donald Trump a signé un ordre présidentiel graciant plus de 1.270 participants à l'attaque du Capitole. Le 6 janvier 2021, des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut le Capitole pour tenter d'empêcher la certification de la victoire de son adversaire Joe Biden.
C’est l’une des premières décisions de Donald Trump. Dès son premier jour à la Maison Blanche lundi, le nouveau président des États-Unis a signé un décret officialisant la grâce de plus de 1.270 personnes, toutes condamnées pour avoir participé à l’assaut du Capitole américain et à l’insurrection du 6 janvier 2021.
Certains ont déjà été libérés ces dernières heures, d’autres doivent encore l’être, notamment au centre de détention de Washington devant lequel des proches des prisonniers mais aussi des sympathisants de Donald Trump manifestent depuis des mois.
"J'essaie d’expliquer ce qu’il s’est vraiment passé ce jour-là, le piège dans lequel on est tombé"
Un drapeau américain flotte dans le vent glacial, agité par Robert Morss, les traits tirés par la fatigue. Il est sorti de prison mardi, libéré quelques heures après la grâce signée par Donald Trump. "J’ai été incarcéré trois ans et demi et je suis enfin libre. J’étais tellement soulagé parce que j’ai douté à un moment de ce que Trump allait faire... Mon Dieu, quand j’ai appris la nouvelle, l'excitation m’a fait bondir ! Et maintenant, j'essaie de remettre les choses dans l’ordre, d’expliquer ce qu’il s’est vraiment passé ce jour-là, le piège dans lequel on est tombé", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
Le jeune homme attend désormais la libération de la vingtaine de personnes toujours incarcérées ici à Washington pour avoir, comme lui, participé à l’assaut du Capitole en janvier 2021. Des incarcérations injustes, lance Martine. "Ils n’auraient pas dû avoir besoin d’une grâce parce qu’ils n'auraient jamais dû être condamnés à la base. Je suis heureuse que Trump ait tenu sa promesse", lance-t-elle.
"Ça va à l'encontre de la Constitution de piéger des prisonniers politiques"
Jessy déplore un coup monté ce jour de janvier. C’est aussi la version à laquelle veut croire John, lui qui dénonce aussi les conditions de détention des prisonniers. “Certains d’entre eux ont été en détention provisoire longtemps, pendant des années dans certains cas, en attendant leur procès. Ça va à l'encontre de la Constitution, de détenir, de piéger, des prisonniers politiques, c’est comme ça que je les vois", juge-t-elle.
S’ils sont désormais considérés comme innocents, certains des émeutiers ont tout de même été condamnés à de lourdes peines pour avoir notamment agressé des policiers.