Ghouta : comment Macron se sert des Russes et des Iraniens pour faire pression sur Damas

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Emmanuel Macron s'est notamment entretenu par téléphone avec son homologue iranien, Hassan Rohani. © LUDOVIC MARIN / AFP
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Gwendoline Debono, édité par R.Da.
Alors que les bombardements se poursuivent sur la Ghouta malgré la trêve réclamée par l'ONU, Emmanuel Macron se tourne vers les alliés militaires de Damas pour faire plier Bachar al-Assad.

La situation s'enlise dans la Ghouta orientale, en Syrie. Le régime de Bachar al-Assad repart à l'offensive, avec de nouveaux soupçons d'attaque chimique. L'Observatoire syrien des droits de l'homme évoque en effet 18 cas de suffocation après le lancement lundi d'une roquette par un avion militaire. Surtout, après deux semaines d'intense pilonnage de cette zone rebelle, le premier convoi humanitaire a dû faire demi-tour sous la pression des soldats syriens qui n'ont laissé passer que la nourriture et ont réquisitionné les valises médicales. De son côté, la France ne renonce pas au cessez-le-feu, et pour y parvenir le président de la République veut faire pression sur les soutiens militaires du régime de Damas.                                                                                   

Les requêtes de la France. Emmanuel Macron a appelé le président russe Vladimir Poutine mais aussi l'Iranien Hassan Rohani. Il leur a demandé de pousser Damas à accepter une trêve dans la Ghouta, car jusqu'à présent Bachar al-Assad se soucie peu de la résolution votée à l'ONU il y a dix jours et qui réclame un cessez-le-feu d'un mois. Le chef de l'Etat a aussi demandé à ce que les blessés graves soient évacués de la région et que les convois humanitaires puissent entrer dans l'enclave.

Jouer des désaccords. Les dirigeants russes et iraniens se sont montrés ouverts aux demandes françaises, confie un diplomate. Mais ils n’hésitent pas, cependant, à reprendre à leur compte la rhétorique du régime syrien : à savoir que la Ghouta orientale serait un repère de terroristes, ce qui pousse Bachar al-Assad à agir. Pour autant, la France espère jouer des dissensions qui existent entre Damas, Moscou et Téhéran. "Ce n'est pas parce qu'ils soutiennent Assad que leurs relations sont idylliques", confie-t-on à l'Elysée. "Un mince espoir, certes, mais ne rien faire sera inacceptable", conclut un diplomate.