Les services de renseignement français avaient, selon les informations d’Europe 1, eu vent de ce putsch. L’alerte est remontée jusqu’au sommet de l’État à Paris. Mais Emmanuel Macron n’a pas bougé le petit doigt. Il considère que c’est une crise politique interne au Gabon.
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Et la France s’en tiendra à l’écart, tout comme elle n’est pas intervenue au Mali, au Burkina Faso ou encore au Niger. C’est une réponse au discours anti-français qui anime la société civile de la région. Désormais, la France entend jouer la carte de la discrétion.
Pour redevenir peut-être, un jour, influente. Par ailleurs, les consignes passées par Paris à l’ambassade à Libreville sont claires : tout faire pour éviter que ce putsch de généraux ne se transforme en coup d’État anti-Français.
Un coup d'État dans un climat particulier
La particularité de ce coup d’État est qu'il se déroule à l’occasion d’une élection et que cette dernière est contestée et contestable. Personne ne peut raisonnablement affirmer qu’Ali Bongo est un grand démocrate, car le scrutin a été entaché d’accusations de fraude.
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Aucun observateur international ou africain n'était sur place, mais aussi aucun journaliste étranger n'était autorisé à entrer au Gabon pour couvrir les élections. Ces arguments pourraient conférer aux yeux de la communauté internationale une forme de légitimité aux putschistes.
Une désolidarisation progressive
La France avait anticipé et commencé à se désolidariser du clan Bongo bien avant le début de l’épidémie de putsch en Afrique de l’Ouest et au Sahel. D’abord en allégeant sa présence militaire sur place, mais aussi dans l’Hexagone.
Plusieurs membres du clan Bongo ont été mis en examen l’année dernière pour avoir profité d’un luxueux patrimoine immobilier en France. Des biens mal acquis estimés par la justice à au moins 85 millions d’euros.