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William Molinié / Crédits photo : PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Un enfant de dix ans a été tué lundi à Nîmes, un adolescent de 14 ans a été grièvement blessé par balles à Marseille mardi... Les fusillades sur fond de trafic de stupéfiants se multiplient et les saisies d'armes de guerre ont augmenté de près de 10 % en 2022 par rapport à l'année précédente.

Des tirs à l'arme de guerre. Une cinquantaine de douilles de différents calibres ont été prélevées par la police technique et scientifique sur la scène de la fusillade à Nîmes dans la nuit de lundi à mardi. Un enfant de 10 ans est décédé lors de cette fusillade. Son oncle a été gravement blessé. Tous les deux sont des victimes collatérales d'un possible règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants. Un drame qui interroge sur la présence de kalachnikov dans les quartiers. D'autant que les saisies d'armes ont explosé en 2022.

8.027 armes saisies en 2022

8.027 armes ont été saisies en 2022, soit une augmentation de près de 10% par rapport à l'année précédente. Cela reflète l'activité des services de police et de gendarmerie, mais pas forcément l'état du trafic, tempère une source policière. Parmi cet arsenal, 297 modèles étaient classés en catégorie A, la catégorie des armes de guerre.

Environ un quart est saisi au cours d'enquêtes portant sur les trafics de stupéfiants. Une kalachnikov et deux chargeurs se vend sous le manteau en-deçà des 3.000 euros, selon un enquêteur spécialisé, moins cher qu'un kilo de cannabis. Le trafic d'armes est donc beaucoup moins lucratif que le trafic de stupéfiants. Mais c'est devenu un achat obligatoire pour les dealers afin de protéger leurs points de vente.

La majorité des armes proviennent des Balkans

La majorité des armes utilisées par les trafiquants proviennent des Balkans et transitent de plus en plus par voie postale. Avec la guerre en Ukraine, les services spécialisés s'inquiètent d'une nouvelle route d'importation des armes, celle qui passe par la Moldavie. "On n’en a pas encore saisi, mais ça va sans doute arriver", entrevoit un policier. Pour faire face à l'invasion russe, il y a 18 mois, les autorités ukrainiennes ont distribué 25.000 kalachnikovs et 60 cartouches par mitraillette, rien qu'à Kiev.