Football Leaks : David Beckham, un parrain de l'Unicef pas très charitable

David Beckham Unicef
David Beckham est officiellement le parrain d'un fonds de l'Unicef. © ANGELA WEISS / AFP
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Selon Mediapart, David Beckham a longtemps refusé de faire des dons à un fonds de l'Unicef dont il est le parrain, et aurait même voulu se faire rembourser de faux frais par ce fonds onusien.

Nouveau volet dans l’affaire dite des "Football Leaks". L’ex-star du football britannique David Beckham aurait longtemps refusé d’alimenter le fonds humanitaire de l’Unicef (Fonds des Nations Unies pour l'enfance) dont il est le parrain, selon des informations révélées vendredi par le site Mediapart. Le footballeur retraité le mieux payé du monde aurait également profité d’un montage d’optimisation fiscale pour économiser une partie des ses impôts sur le revenus.

  • Des dons inexistants pendant des mois

David Beckham est l’ambassadeur du fonds humanitaire "Fonds 7" de l’Unicef depuis sa création en février 2015, et à ce titre, il incite tout à chacun à se montrer généreux. Or, selon Mediapart, l'ex-footballeur, censé être le premier contributeur de ce fonds, ne veut pas "qu’une partie de ses millions accumulés soient versés à la cause humanitaire". "Je n’ai pas envie de le faire et je ne le ferai pas avec mon argent", écrit en 2015 l’intéressé à Simon Oliveira, un ami qui gère ses intérêts via l'agence Doyen Global.  

De son côté, l’Unicef, qui défend son ambassadeur auprès de Mediapart, assure que David Beckham a donné de l’argent et "continuera de le faire". Les avocats du Britannique ont précisé au média allemand Der Spiegel avoir donné une "somme à 7 chiffres" à l’Unicef "il y a de nombreux mois". Mais le le joueur a tout fait pour minimiser ses dons auprès du "Fonds 7" pendant des mois, assure Mediapart. "Ses conseillers le supplient de donner, il les envoie balader", indique le site. En août 2015, David Beckham n'a encore fait aucun don à "son" fonds.

  • Une demande pour se faire rembourser un avion qu’il n’a pas pris

David Beckham a par ailleurs profité d’une tournée en Asie pour se faire rembourser par l’Unicef un billet d’avion qu’il n’avait pas pris. En juin 2015, Davis Beckham part en Asie pour des événements rémunérés par ses sponsors et en profite pour caler une mission Unicef au Cambodge, à laquelle il n’ira finalement pas. Il envoie tout de même une facture de plus de 8.000 euros à l’Unicef pour se faire rembourser un billet d’avion, car selon lui, contractuellement, il a le droit à ce billet. Or, le Britannique y est allé en jet privé fourni par un sponsor. Mediapart résume la démarche de David Beckham : "profiter d’un voyage de charité pour s’enrichir de quelques milliers d’euros", alors qu'il en a gagné quelque 46 millions l'an dernier.

  • Un vernis humanitaire pour servir son image 

David Beckham persisterait à coller son image à celui du "Fonds 7" pour accroître sa notoriété. L'ancien footballeur doit "réaliser des actions pour des œuvres de bienfaisance afin d’améliorer son image, pour que les gens voient les grandes choses qu’il fait, au lieu de constamment lire des articles expliquant combien il gagne", résume David Gardner, qui travaille pour la marque Beckham, dans une lettre à Simon Oliveira. Un autre conseiller évoque que "cet effet de halo créé par la couverture médiatique positive (…) va générer d’énormes revenus", rapporte encore Mediapart qui souligne que les grandes marques rétribuent cette image de générosité. Autrement dit : David Beckham se sert de la cause humanitaire comme d'un tremplin pour ses affaires personnelles.  

  • Un montage financier pour échapper au fisc britannique

David Beckham rêve par ailleurs d’être fait chevalier de l’ordre de l’Empire britannique, la plus haute distinction au Royaume-Uni. Sauf que le fisc britannique s’y oppose, le couple Beckham s’étant embarqué dans un montage d’optimisation fiscale. "Le couple a économisé une somme inconnue en impôt sur le revenu grâce à un montage lié à des investissements dans des films grand public comme Avatar et Die Hard 4", résume Mediapart. Le fisc aurait proposé un accord financier aux Beckham qu’ils auraient refusé. La divulgation de cette stratégie fiscale l'empêche toujours aujourd'hui d’accéder au rang de "sir".