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États-Unis : prudent sur l'avortement, Donald Trump veut laisser les États américains légiférer

Europe 1 avec AFP // Crédit photo : TAKAYUKI FUCHIGAMI / YOMIURI / THE YOMIURI SHIMBUN VIA AFP . 3 min
© TAKAYUKI FUCHIGAMI / YOMIURI / THE YOMIURI SHIMBUN VIA AFP

Le candidat républicain à la présidentielle américaine, Donald Trump, a dit vouloir laisser la main libre aux États pour légiférer sur l'avortement, restant fidèle à une jurisprudence dont il est l'architecte. Une situation d'équilibriste dont s'amuse son adversaire, le président sortant Joe Biden. 

Donald Trump a dit lundi vouloir laisser la main libre aux États américains pour légiférer sur l'avortement, restant fidèle à une jurisprudence dont il est l'architecte tout en renonçant prudemment à une interdiction à l'échelle nationale qui pourrait lui coûter cher à la présidentielle.

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"Les États détermineront par vote ou par une loi, ou peut-être les deux. Quelle que soit leur décision, elle doit avoir force de loi", a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa plateforme Truth Social, après des mois d'allées et venues sur le sujet. De nouveau candidat en novembre face au démocrate Joe Biden, Donald Trump se targue lui-même d'avoir, par ses nominations à la Cour suprême des États-Unis, abouti au revirement de jurisprudence de juin 2022 qui a annulé la garantie fédérale du droit à l'avortement.

"Trump s'est empêtré"

Depuis cette décision redonnant aux 50 États toute latitude pour légiférer dans ce domaine, une vingtaine ont interdit ou sévèrement restreint l'accès à l'IVG. "Beaucoup (d'États) auront un nombre différent de semaines" comme durée limite de grossesse pour un avortement, a exposé le républicain dans sa vidéo. "Certains seront plus conservateurs que d'autres, et c'est comme ça. Au bout du compte, c'est la volonté du peuple qui compte".

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Donald Trump a également accusé les démocrates d'être en faveur de l'avortement jusque dans les derniers mois de grossesse, et "même une exécution après la naissance". Une affirmation sans fondement. Dans sa vidéo de quatre minutes, le candidat républicain à la présidentielle de novembre ne mentionne pas la possibilité d'instaurer une interdiction à l'échelle nationale, préférant garder une certaine prudence sur cette question hautement sensible au niveau électoral.

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Joe Biden n'a pas manqué de s'amuser de la position d'équilibriste de son rival. "Trump s'est empêtré", a estimé le président américain dans un communiqué de son équipe de campagne. Donald Trump "craint que les électeurs lui fassent rendre des comptes" à la présidentielle à cause de sa "responsabilité" dans la fin de la garantie fédérale du droit à l'avortement, a avancé Joe Biden. "Et bien, j'ai des nouvelles, Donald. Ce sera le cas".

"Il se vante de son rôle dans la création de cette situation cauchemardesque"

L'avortement représente un cheval de bataille du mouvement conservateur depuis plusieurs décennies, mais son interdiction s'est avérée grandement impopulaire auprès du grand public américain dans plusieurs scrutins récents. "Donald Trump soutient chacune des interdictions de l'avortement au niveau des États, y compris les interdictions sans exception", a asséné Ammar Moussa, un responsable de l'équipe de campagne de Joe Biden. "Et il se vante de son rôle dans la création de cette situation cauchemardesque", a-t-il ajouté.

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L'association anti-avortement Susan B. Anthony Pro-Life a, elle, exprimé sa "profonde déception". "Les enfants à naître et leurs mères méritent d'être défendus et protégés au niveau national face à la brutalité de l'industrie de l'avortement", a déclaré dans un communiqué sa présidente Marjorie Dannenfelser.

 

En mars, Donald Trump avait d'abord indiqué qu'il pourrait se prononcer pour une interdiction nationale au-delà de 15 ou 16 semaines. Mais il avait également estimé qu'il ne revenait pas à l'administration fédérale de trancher sur cette question, mettant en garde contre le coût électoral d'une position trop conservatrice.

Les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin sur la question de l'avortement

Depuis la décision de 2022 de la Cour suprême, les conservateurs ont perdu chaque référendum ou scrutin abordant la question de l'avortement. Et ce même dans des États qui leur sont d'habitude acquis, comme l'Ohio ou le Kansas. Les démocrates de leur côté capitalisent sur ce sujet brûlant, qui a fait d'eux une machine à gagner -- du moins dans les scrutins locaux.

La vice-présidente Kamala Harris , colistière de Joe Biden, se déplace régulièrement sur des campus américains dans les États les plus disputés de l'élection pour évoquer l'avortement. "Dans tout le pays, des extrémistes s'en prennent à l'accès des femmes aux soins de santé et aux droits reproductifs", a-t-elle encore dénoncé fin mars en Caroline du Nord, exhortant les Américains à soutenir Joe Biden le 5 novembre pour protéger l'accès à l'avortement.

À travers le pays, les démocrates ont aussi encouragé l'organisation de mini-référendums sur l'avortement dans plusieurs États décisifs pour la présidentielle -- l'Arizona, le Nevada, la Pennsylvanie -- le même jour que l'élection qui opposera Donald Trump à Joe Biden.

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