États-Unis : Donald Trump éloigne la menace d'un nouveau "shutdown" sans renoncer à son mur

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"Je ne pense pas que nous allons avoir un 'shutdown'", a déclaré Donald Trump bien que se disant "extrêmement mécontent" de l'accord de principe négocié entre républicains et démocrates. © MANDEL NGAN / AFP
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avec AFP
Tout en se disant "extrêmement mécontent" de l'accord de principe présenté par les négociateurs républicains et démocrates, Donald Trump a assuré qu'il ne pensait pas "avoir un 'shutdown'". Il a néanmoins martelé que le mur à la frontière mexicaine se construirait. 

Donald Trump a semblé désamorcer mardi la menace d'une nouvelle paralysie des administrations fédérales américaines, tout en se disant "extrêmement mécontent" d'un accord présenté par des négociateurs républicains et démocrates n'allouant qu'un quart du budget qu'il réclame pour son mur à la frontière avec le Mexique. Sans préciser comment, le président américain a laissé entendre qu'il pourrait trouver ailleurs, sans passer par le Congrès, des fonds additionnels pour financer ce mur censé lutter contre l'immigration clandestine.

Jusqu'à vendredi pour éviter le "shutdown". Mais le temps presse. Washington a jusqu'à vendredi minuit pour éviter une nouvelle impasse qui conduirait à l'assèchement soudain des budgets, ou "shutdown", de 25% des administrations fédérales. "Je ne pense pas que nous allons avoir un 'shutdown'", a déclaré Donald Trump.

Lundi soir, des négociateurs républicains et démocrates sont parvenus à un accord budgétaire de principe. Celui-ci prévoit 1,3 milliard de dollars (soit 1,1 milliard d'euros), notamment pour construire environ 90 kilomètres de nouvelles barrières à la frontière avec le Mexique... loin des exigences de Donald Trump, qui réclame près de six milliards (soit 5,2 milliards d'euros). Un projet de loi partant de cet accord pourrait être présenté au Sénat dès mercredi soir. 

Un mur qui sera construit quoi qu'il arrive ? Depuis la Maison-Blanche, le milliardaire s'est dit "extrêmement mécontent de ce que les démocrates nous ont proposé". Mais il n'en démord pas : "Quand on additionne ce que je pourrais ajouter, cela va marcher, nous allons construire un beau mur, grand et solide".

"En regardant tous les aspects, sachant que ce sera accompagné de beaucoup d'argent en provenance d'autres sources, nous aurons près de 23 MILLIARDS de dollars pour la sécurité aux frontières", a-t-il insisté plus tard sur Twitter, sans expliquer l'origine ce chiffre. "Quel que soit l'argent attribué pour le mur, il est en train d'être construit à l'heure où nous parlons !", a-t-il ajouté.

Une énorme pression sur cette loi budgétaire. Face à un Congrès divisé entre démocrates et républicains, toute loi budgétaire devra faire l'objet d'un compromis. Donald Trump a droit de veto et pourrait la bloquer, mais la pression est immense sur le président pour éviter un nouveau "shutdown".

Les États-Unis sont encore sous le choc de la plus longue impasse budgétaire partielle de leur histoire, lorsque 800.000 fonctionnaires ont été poussés au chômage forcé ou ont travaillé sans salaire pendant 35 jours, jusqu'au 25 janvier. Après cet intense bras de fer avec les démocrates, le milliardaire avait finalement cédé en signant la loi budgétaire temporaire qui est valide jusqu'à vendredi, et qui ne comprend pas de financement pour le mur. Une nouvelle reculade serait très embarrassante face à sa base électorale, alors qu'il vise la réélection en 2020. "Construisez le mur !": ce cri avait rythmé ses meetings de campagne présidentielle jusqu'à sa victoire surprise en 2016.