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Aviva Fried (correspondante à Los Angeles) / Crédits photo : Aline Morcillo / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Aux États-Unis, le suicide assisté est autorisé depuis 1997 dans l'État de l'Oregon, le premier à avoir adopté une législation en la matière. La loi intitulée "mort dans la dignité" permet aux patients de s'administrer eux-mêmes le médicament.

Le projet de loi sur la fin de vie est en cours d'écriture du côté du gouvernement français. Une version provisoire du texte a fuité dans la presse et affirme que l'exécutif ouvrirait la porte au suicide assisté et à l'euthanasie, sans prendre en compte les limites fixées par les soignants. D'autres pays comme les États-Unis sont confrontés à cette question. Dans l'État de l'Oregon, par exemple, le suicide assisté est autorisé depuis 1997. Cet État est le premier à avoir adopté une législation en la matière. Une loi intitulée "mort dans la dignité" qui laisse au patient le soin d'agir.

Quelles conditions pour se faire prescrire ces médicaments ?

Pour obtenir ce médicament, le patient doit pouvoir s'administrer lui-même la dose létale par voie orale ou par injection. Parmi les autres conditions à remplir pour avoir le droit de se faire prescrire les médicaments qui serviront au suicide, celle de l'âge minimum. Le patient doit être âgé d'au moins 18 ans, avoir toute sa tête, ce qui exclut par exemple les malades d'Alzheimer.

Aussi, le patient doit être atteint d'une maladie qui lui laisse moins de six mois à vivre. Si toutes les conditions sont réunies, un médecin pourra faire une ordonnance dans un délai d'au moins 15 jours après une demande écrite puis une demande orale.

3.200 patients ont reçu l'ordonnance létale depuis 1997

Le jour où le patient décide de prendre le médicament, aucun médecin ou personnel médical n'est tenu d'être présent. Cela se passe souvent en famille ou avec des amis, et des cérémonies d'adieux sont parfois organisées.

Depuis la mise en place de la loi, un peu plus de 3.200 patients ont reçu l'ordonnance létale. Parmi eux, deux tiers ont mis fin à leur jour. Plusieurs médecins expliquent que le simple fait d’avoir reçu l'ordonnance suffit parfois à répondre au besoin psychologique du patient. Il n'y a donc pas eu d’explosion des demandes de suicide assisté dans l'Oregon qui représentent aujourd’hui environ 0,6 % des morts dans l'État.