Alors que le président américain venait d'achever son discours sur l'état de l'Union, Nancy Pelosi qui était, suivant la tradition, debout derrière lui à côté du vice-président Mike Pence, a ostensiblement pris le document disposé devant elle et l'a déchiré. A la sortie, priée par un journaliste de dire pourquoi elle avait eu ce geste, elle a lancé une réponse sibylline : "Parce que c'était la chose la plus courtoise à faire, par rapport aux alternatives".
BREAKING: Speaker Pelosi tears up President Trump's speech as the president ends his State of the Union address. #SOTUpic.twitter.com/orCEobjqAp
— MSNBC (@MSNBC) February 5, 2020
La Maison Blanche a réagi en déplorant que Nancy Pelosi ait ainsi symboliquement "déchiré" un vétéran de la Seconde Guerre mondiale, un bébé qui a survécu après être né prématuré à seulement 21 semaines de grossesse, ou encore la famille de Kayla Mueller, tuée par les jihadistes du groupe Etat islamique en Syrie, autant d'invités qui étaient dans les travées du Congrès et que Donald Trump avait cités dans son discours.
Division dans la classe politique américaine
Le rendez-vous institutionnel annuel devant la Chambre des représentants et le Sénat au grand complet avait commencé par une autre scène qui résume la division de la classe politique américaine : Donald Trump avait évité la main tendue de Nancy Pelosi, en rupture avec les usages. Et la présidente de la Chambre a plusieurs fois secoué la tête pour marquer sa désapprobation durant le discours, pendant que le camp démocrate restait assis et de marbre face aux standing ovation républicaines.
Democrats will never stop extending the hand of friendship to get the job done #ForThePeople. We will work to find common ground where we can, but will stand our ground where we cannot. #SOTUpic.twitter.com/ELJqR9q4xD
— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) February 5, 2020
A neuf mois de la présidentielle américaine, Donald Trump a vanté ses promesses "tenues" et une économie "rugissante" devant le Congrès, sans dire un mot de son procès en destitution à la veille d'un acquittement quasi-certain. La division qui règne dans la classe politique comme dans le pays était donc palpable lors du traditionnel discours. Les élus de l'opposition se sont le plus souvent abstenus d'applaudir, alors que les précédents discours sur l'état de l'Union ont pu être scandés par davantage de parenthèses consensuelles.
Alexandria Ocasio-Cortez, benjamine du Congrès et figure montante de la gauche démocrate, fait partie des élus qui ont boycotté ce rendez-vous institutionnel pour ne pas "légitimer" un président qui ne respecte selon elle ni les lois ni la Constitution. D'autres sont partis en plein milieu, dénonçant ses "mensonges".