Etats-Unis : après sa défaite face à Donald Trump, quel avenir politique pour Kamala Harris
Kamala Harris a affirmé qu'elle restait dans "le combat" de la politique lors d'un appel avec des donateurs du parti, sans donner plus de précision quant à la nature de potentielles nouvelles fonctions. Depuis sa défaite face à Donald Trump, l'ex-candidate se fait rare dans les médias américains.
Elle voulait écrire l'histoire en remportant les clés de la Maison Blanche. Mais en échouant à se faire élire à la tête des États-Unis face à Donald Trump, l'avenir politique de Kamala Harris demeure incertain. Après avoir passé quelques jours à Hawaï suite à sa défaite à l'élection, la démocrate de 60 ans a levé, à demi-mot, le voile sur ses ambitions futures . "Je reste dans le combat", a-t-elle déclaré lors d'un appel avec des donateurs du parti, sans s'épancher davantage sur à quoi cela pourrait ressembler. A quel avenir la vice-présidente de Joe Biden peut-elle prétendre après sa défaite face au milliardaire républicain ?
"Influer sur les politiques publiques"
Washington bruisse de rumeurs sur la question, certains imaginant déjà Kamala Harris prétendre au poste de gouverneure de Californie, l'Etat dont elle est originaire, lors des élections de mi-mandat de 2026. Aux Etats-Unis, les postes de gouverneurs sont très prestigieux puisqu'ils consistent à diriger et à définir les grandes orientations d'un État sur une ribambelle de dossiers, de l'économie aux questions sociales, en passant par le climat. Ce rôle est particulièrement conséquent en Californie à la fois l'État le plus peuplé du pays et la 5e puissance économique mondiale.
Occuper un tel rôle pourrait "offrir une tribune énorme à Harris", note le politologue Julian Zelizer. "Cela lui permettrait de devenir une figure nationale de premier plan et d'influer sur les politiques publiques", explique le professeur de l'université de Princeton. Et donc, peut-être, de se porter à nouveau candidate à la Maison Blanche dans quatre ans. Reste à savoir si la vice-présidente serait la mieux placée pour porter les couleurs du parti en 2028. Chez les démocrates, plongés dans une douloureuse introspection après avoir échoué une deuxième fois à barrer la route à Donald Trump, les avis divergent.
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Plusieurs noms en lice
"Le problème, c'est qu'une fois que vous avez perdu, et que votre défaite est si conséquente, nombre de personnes au sein de votre parti se mettent à douter de votre capacité à l'emporter dans un duel de taille", analyse Julian Zelizer. Les noms de l'actuel gouverneur de Californie Gavin Newsom, de celle du Michigan Gretchen Whitmer, ou du ministre des Transports Pete Buttigieg, circulent déjà comme de possibles alternatives chez les démocrates pour la prochaine élection.
Autre option envisageable pour Kamala Harris : continuer à faire de la politique, sans nécessairement occuper un mandat. Un peu à la manière d'Al Gore : candidat malheureux à la présidentielle de 2000 face à George W. Bush, le vice-président de Bill Clinton s'est maintenu sur le devant de la scène en devenant une figure morale vouée au climat.
En 2006, le documentaire "Une vérité qui dérange" et son personnage principal avaient fortement contribué à éveiller les consciences sur la rapidité du réchauffement de la planète. Couronné du prix Nobel de la paix en 2007, le septuagénaire a entrepris de former des "ambassadeurs" de l'action climatique partout dans le monde.