Espagne : l'ex-directeur du FMI Rato définitivement condamné à 4 ans et demi de prison

L'ancien président du FMI avait déjà été condamné en 2017 (photo d'archives).
L'ancien président du FMI avait déjà été condamné en 2017 (photo d'archives). © GERARD JULIEN / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Déjà condamné en février 2017, l'ancien directeur du FMI ne devrait pas échapper à la prison après ce jugement en dernière instance. 

L'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Rodrigo Rato a été définitivement condamné en Espagne à quatre ans et demi de prison pour détournement de fonds, a annoncé mercredi la Cour suprême.

Une peine de prison à venir. Déjà condamné en février 2017 pour des détournements au sein des banques Caja Madrid et Bankia qu'il avait présidées de 2010 à 2012, Rodrigo Rato, 69 ans, ne devrait pas échapper à la prison après ce jugement en dernière instance.

Rodrigo Rato, ancien homme fort de la droite espagnole, était devenu après la révélation de plusieurs affaires l'impliquant l'une des personnalités les plus honnies d'une Espagne en pleine crise. Vice-président et ministre de l'Économie du gouvernement conservateur de José Maria Aznar (1996-2004), il avait ensuite dirigé le FMI jusqu'en 2007 avant de poursuivre sa carrière dans le secteur bancaire.

Une affaire baptisée "cartes black". Dans l'affaire, baptisée "cartes black", qui devrait l'amener derrière les barreaux, Rato était jugé avec d'autres dirigeants de Caja Madrid et Bankia pour avoir bénéficié d'un système de cartes bancaires occultes grâce auxquelles ils se servaient à leur guise de l'argent de la banque pour leurs frais personnels. Les frais acquittés mêlaient pleins d'essence, courses au supermarché, coûteux voyages, achat de sacs de luxe ou soirées en discothèque. Selon les juges de la Cour suprême, ils ont agi "comme si l'argent était à eux".

Le prédécesseur de Rodrigo Rato à la tête de Caja Madrid, Miguel Blesa, créateur de ce système selon la justice, avait été condamné en première instance à six ans de prison, la plus lourde peine dans cette affaire, et s'est suicidé avec un fusil de chasse en juillet 2017. Au total, entre 2003 et 2012, plus de 12 millions d'euros auraient été détournés grâce à ce système, dont 2,6 millions sous la présidence de M. Rato.