• Copié
Henry de Laguerie édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le gouvernement a fait du transfert de la dépouille du "Caudillo" une priorité, pour que ce mausolée, situé près de Madrid, ne puisse plus être un "lieu d'apologie" du franquisme. 

Une opération hors norme et qui tient tout un pays en haleine. A partir de 10h30, ce jeudi, des agents des pompes funèbres déplaceront, à l'aide d'une grue, la pierre tombale du dictateur espagnol, situé près de Madrid. A l'abri des regards, protégé par une tente et en présence de la ministre de la Justice, d'un médecin légiste et du petit fils du Caudillo, le cercueil sera remonté à la surface. Des membres de sa famille le porteront ensuite jusqu'au véhicule funéraire garé à l'entrée de la basilique.

Priorité du gouvernement

"Je crois que c'est important car c'est la première fois qu'un gouvernement pousse jusqu'à ce point à en finir avec l'histoire de Franco", souligne Enrique Urraca, dont la famille a subi la répression de la dictature. Le chef du gouvernement, Pedro Sanchez, a fait du transfert de la dépouille du Caudillo une priorité dès son arrivée au pouvoir en juin 2018, pour que ce mausolée ne puisse plus être un "lieu d'apologie" du franquisme. 

Loin de faire l'unanimité

Cette décision est loin de faire l'unanimité : 40% des Espagnols y seraient défavorables. "Ça ne fait pas consensus, mais il y a cela une explication historique : l'Espagne est devenue une démocratie 'par force'. La dictature n'a pas perdu", explique Enrique Urraca. La famille exigeait des honneurs d'Etat pour Franco, avec un drapeau espagnol sur le cercueil, mais le gouvernement a refusé. Le dictateur sera ré-inhumé aux côtés de son épouse, Carmen Paulo. Ce transfert, qui sera suivi en direct à la télé ne fait pas l'unanimité.

Si la météo le permet, les restes du dictateur seront transférés par hélicoptère pour éviter toute manifestation franquiste le long des 50 kilomètres qui séparent le mausolée du cimetière municipal d'El Pardo. L'opération sera retransmise en direct à la télévision.