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avec AFP / Crédit photo : SAID KHATIB / AFP , modifié à
En visite en Israël mercredi, Joe Biden a renouvelé son soutien à son allié et l'a mis hors de cause concernant la frappe meurtrière sur l'hôpital Ahli Arab de Gaza. Ce jeudi midi, le ministère des Affaires étrangères annonce que 28 Français ont péri dans l'attaque terroriste du Hamas en territoire israélien.

L'aide humanitaire attendue par les Palestiniens de la bande de Gaza va pouvoir commencer à transiter par le passage de Rafah, à partir de l'Égypte voisine de l'enclave en état de siège depuis l'attaque du Hamas contre Israël, ont annoncé les présidents américain et égyptien. Cette déclaration intervient après une visite de Joe Biden mercredi en Israël, qui a renouvelé son soutien à son allié et l'a mis hors de cause concernant la frappe meurtrière sur l'hôpital Ahli Arab de Gaza qui a soulevé un vent de colère au Proche-Orient. Par ailleurs, le ministère français des Affaires étrangères annonce que 28 Français sont morts dans l'attaque du Hamas.

Les informations à retenir :

  • L'aide humanitaire attendue par les Palestiniens de la bande de Gaza va pouvoir commencer à transiter par le passage de Rafah
  • En visite en Israël mercredi, Joe Biden a renouvelé son soutien à son allié
  • La frappe mardi soir sur l'hôpital Ahli Arab a fait au moins 471 morts
  • Israël a affirmé avoir des "preuves" de la responsabilité du Jihad islamique dans la frappe sur l'hôpital

Le Hamas fait état de morts dans l'enceinte d'une église après un raid israélien

Le ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas a affirmé jeudi que de nombreux déplacés s'abritant dans l'enceinte d'une église à Gaza avaient été tués et d'autres blessés dans un raid israélien.

Dans un communiqué, le ministère a affirmé que le raid a fait "un grand nombre de martyrs et de blessés" dans l'enceinte de l'église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre, alors que des témoins ont affirmé que la frappe semble avoir visé une cible proche du lieu de culte dans lequel de nombreux habitants de Gaza s'abritent au moment où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas. Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle vérifiait ces informations. 

La Russie estime que le veto américain à l'ONU aura des "conséquences monstrueuses"

La Russie a estimé jeudi que la décision des Etats-Unis de bloquer une résolution de l'ONU qui appelait à une "pause humanitaire" entre le Hamas et Israël aura des "conséquences monstrueuses" en terme de perte de vies civiles.

"Dans le contexte d'une confrontation qui prend de l'ampleur et risque de dépasser les frontières de la région du Proche-Orient et d'acquérir une dimension confessionnelle, les conséquences d'une telle démarche sont monstrueuses", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le bilan monte à 28 Français tués 

Ce jeudi midi, le Quai d'Orsay annonce que 28 Français ont été tués dans l'attaque terroriste du Hamas en territoire israélien, survenue le 7 octobre dernier. "La France déplore le décès tragique de nouveaux ressortissants français, ce qui porte à 28 le bilan des victimes françaises", a déclaré Anne-Claire Legendre. Elle a précisé que "sept compatriotes (étaient) toujours portés disparus", dont certains d'entre eux étaient otages du Hamas.

Une aide attendue vendredi

À Pékin, le président chinois Xi Jinping a déclaré au Premier ministre égyptien que son pays souhaitait "travailler avec l'Égypte afin d'apporter plus de certitude et de stabilité à la région et au monde". "Sur la base des informations que nous avons eues jusqu'à maintenant, il semble que (la frappe contre l'hôpital Ahli Arab) soit le résultat d'une roquette hors de contrôle tirée par un groupe terroriste à Gaza", a déclaré Joe Biden, qui assure avoir des éléments probants venant du Pentagone. Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a accusé Israël d'être l'auteur de cette frappe.

Joe Biden, venu aussi dans la région pour obtenir que l'aide internationale puisse accéder à Gaza, où menace une catastrophe humanitaire selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de "laisser jusqu'à 20 camions traverser" au passage de Rafah, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël. Toutefois, cette aide ne pourra vraisemblablement pas arriver avant vendredi en raison de travaux à faire sur la route, détruite par les bombardements israéliens.

L'aide ne transitera pas par Israël tant que les otages détenus par le Hamas ne seront pas libérés

Dans la foulée, le porte-parole de la présidence égyptienne a confirmé que MM. Sissi et Biden, qui se sont entretenus au téléphone mercredi soir, s'étaient mis d'accord "sur l'acheminement de l'aide humanitaire vers la bande de Gaza via le terminal de Rafah, de manière durable". Auparavant, M. Biden avait assuré qu'Israël avait donné son feu vert. "Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Égypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza", avait confirmé le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël a cependant mis une condition. Cette aide ne transitera pas par son territoire, tant que les otages détenus par le Hamas ne seront pas libérés. Le Hamas affirme détenir entre 200 et 250 otages, au moins 199, selon Israël.

Plus d'un million de Palestiniens ont par ailleurs fui vers le sud

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils, le jour de l'attaque du Hamas le 7 octobre, la plus meurtrière ayant visé Israël depuis sa création en 1948. En représailles, Israël bombarde sans relâche Gaza, où au moins 3.478 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon les autorités locales, qui ne précisent pas si ce bilan prend aussi en compte celui des victimes de l'hôpital Ahli Arab de Gaza. Plus d'un million d'habitants ont par ailleurs fui vers le sud de l'enclave, sous la menace d'une offensive terrestre israélienne dans le nord.

Les États-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui appelait à une "pause humanitaire", Washington reprochant au texte de ne pas mentionner le "droit d'Israël à se défendre". Des dizaines de camions remplis d'aide internationale attendent en Égypte depuis des jours de rentrer à Gaza. L'aide devra être "conséquente", de l'ordre de 100 camions par jour, et devra être sécurisée, a déclaré mercredi Martin Griffiths, le chef des situations humanitaires d'urgence aux Nations unies.

L'eau et la nourriture manquent pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza, privés aussi d'électricité, après le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre à l'enclave, déjà soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

La frappe mardi soir sur l'hôpital Ahli Arab a fait au moins 471 morts parmi des déplacés du conflit qui s'abritaient dans l'enceinte de l'établissement, assure le ministère de la Santé du territoire palestinien. Probablement beaucoup moins, a toutefois affirmé un haut responsable européen du renseignement, évoquant sous couvert de l'anonymat un maximum de 50 morts. Les photos et vidéos de l'AFP montrent des dizaines de corps dans des draps, des sacs mortuaires noirs ou sous des couvertures.

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi en soutien aux Palestiniens

Israël a affirmé avoir des "preuves" de la responsabilité du Jihad islamique dans la frappe sur l'hôpital. Photos à l'appui, un porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Conricus a répété que "ce n'est pas une bombe israélienne car il n'y a pas de cratère sur les photos" lors d'un point de presse dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon le Jihad islamique, un groupe allié du Hamas, classé comme lui organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, c'est une bombe larguée par un avion de l'armée israélienne qui a causé la tragédie. Dans une vidéo authentifiée par l'AFP, on voit des flammes s'élever dans la nuit de ce qui semble être la cour d'un bâtiment. "J'ai vu une énorme boule de feu, l'endroit entier était en feu, des cadavres étaient projetés partout, des enfants, des femmes et des personnes âgées", raconte Adnan al-Nagah, 37 ans, qui s'était abrité avec sa famille dans l'hôpital.

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi en soutien aux Palestiniens au Caire, à Istanbul, près de l'ambassade d'Israël à Amman ou encore à Tunis devant l'ambassade de France. Des Palestiniens ont aussi manifesté en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, aux cris de "Libérez, libérez la Palestine".

Forte tension à la frontière avec le Liban

La tension est forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, ainsi qu'en Cisjordanie où 64 Palestiniens, dont 18 enfants, ont été tués depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan de l'ONU.