Emmanuel Macron est officiellement "chanoine de Latran"

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Le chef de l’Etat a reçu ce titre mardi de la part du pape. Un titre seulement honorifique porté par les rois et présidents français depuis Henri IV. Mais que certains ex-présidents ont refusé.

En devenant président de la République, Emmanuel Macron est aussi devenu, entre autres, co-prince d’Andorre, grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur et de l’ordre national du maitre et… chanoine de Latran. Plus précisément, "premier et unique chanoine d’honneur" de la basilique Saint-Jean-de-Latran - la cathédrale du pape - un titre hérité d’Henri IV et qu’il avait très rapidement accepté après son élection. Mais c’est officiellement qu’il a été investi mardi par le pape, après une courte cérémonie, à l'occasion d'une visite au Vatican. Un geste qui fait polémique en France, au nom de la laïcité, et que d’ailleurs, trois prédécesseurs d’Emmanuel Macron, Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande, avaient refusé de recevoir, tout en l’acceptant.

"Une tradition de concorde et d'amitié". "Mon émotion est réelle", a déclaré le chef de l'Etat dans une allocution de quelques minutes, après avoir lentement remonté la nef, précédé de dignitaires ecclésiastiques et d'enfants de choeur. La cérémonie a débuté par une courte prière où l'archiprêtre Angelo De Donatis a célébré "l'homme nouveau qui se renouvelle sans cesse" après s'être "débarrassé de l'homme ancien" qui est en lui - un clin d'oeil au parcours politique du président français. Mais il a aussi appelé à la "défense de la dignité humaine" et mentionné les "yeux désespérés des migrants".

Le président français a pris la parole à son tour, rendant hommage à l'amitié franco-vaticane, sans référence religieuse. "Lorsqu'une semaine après ma prise de fonction, j'ai reçu la lettre" des autorités de la basilique pour "prendre possession de ma stalle" de chanoine d'honneur, "j'ai décidé d'accepter cette invitation car elle appartient à une tradition de concorde et d'amitié entre la France et le Vatican à laquelle je suis attaché" et que je veux "approfondir", a-t-il expliqué.

Polémique en France. Mais cette décision n’a pas plu à tout le monde en France. C'est "irrespectueux pour la laïcité de la République", a jugé le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon dans un tweet, accompagné d’autres leaders de la France insoumise.

Même ton de reproche du côté de l'eurodéputé PS Emmanuel Maurel, qui a dénoncé sur RFI une "survivance du passé", avant d'accuser le chef de l'État d'avoir un "rapport à la laïcité très particulier".

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a souligné qu'il s'agissait d'un "titre parfaitement laïc". "Donc sur ce sujet, franchement, c'est une mauvaise polémique" a-t-il considéré au micro de RTL.