Donald Trump 1:23
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Xavier Yvon, envoyé spécial aux Etats-Unis, édité par Mathilde Durand et Ugo Pascolo , modifié à
Les résultats sont serrés entre Donald Trump et Joe Biden. Entre participation historique et vote par courrier, le dépouillement des bulletins prend du temps. Le camp républicain a lancé des procédures judiciaires pour contester les résultats. Les observateurs redoutaient ce scénario catastrophe.

Les premiers résultats de l'élection présidentielle américaine, qui oppose Donald Trump à Joe Biden, sont tombés. Et déjà les observateurs redoutent un scénario catastrophe. Le président sortant a déjà revendiqué avoir gagné l'élection alors que les décomptes sont toujours en cours. Le dépouillement des bulletins pourrait s'étirer en longueur car la participation a atteint un niveau historique et près de 100 millions d'Américains ont voté par anticipation. Les résultats sont actuellement très serrés, aucun des candidats n'atteignant la majorité des 270 grands électeurs nécessaire pour une victoire nette. Pour la première fois depuis 2000, les Américains ne connaissaient pas le nom de leur prochain président au lendemain du scrutin.

Une bataille judiciaire déjà à l'œuvre

Donald Trump pourrait se lancer dans une bataille juridique pour contester les résultats, voire pour interrompre le comptage des bulletins de vote. C'est déjà le cas en Pennsylvanie, où les républicains ont lancé deux procédures distinctes dans deux comtés. Il y aura même des audiences dès ce mercredi devant les tribunaux et les avocats des démocrates se sont lancés dans la bataille également.

Le camp Trump considère que les bulletins que l'on compte aussi tard après le vote sont forcément frauduleux, et qu'on ne saurait pas trop d'où ils proviennent. "Hier soir j'avais une bonne avance, dans de nombreux Etats-clés", a tweeté Donald Trump mercredi matin. "Puis, un par un, ils ont commencé à disparaître magiquement avec l'apparition et le comptage de bulletins surprise". En réalité, ce sont les voix des Américains qui ont soit voté par courrier, soit dans des grandes agglomération où le comptage est plus long. 

Mercredi en milieu de journée, Joe Biden avait engrangé une légère avance dans le Wisconsin et le Michigan, au fur et à mesure du comptage de bulletins reçus par courrier, les démocrates ayant massivement choisi de voter par correspondance. "Nous ne nous accorderons aucun répit jusqu'à ce que chaque bulletin de vote soit compté", a tweeté l'ancien vice-président de Barack Obama.

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Et la situation pourrait encore durer dans le temps. En Pennsylvanie, État décisif pour le basculement de cette élection, les bulletins de vote reçus jusqu'à trois jours après l'élection peuvent être acceptés, du moment qu'ils ont été envoyés le jour des élections, soit le mardi 3 novembre. Des millions de bulletins n'ont pas encore été comptés, selon un responsable. "Notre démocratie est mise à l'épreuve dans cette élection", a déclaré de son côté le gouverneur de Pennsylvanie, Tom Wolf, appelant à la patience. 

Dans le Michigan, autre État décisif dans ce scrutin, la secrétaire d'Etat s'est dit optimiste mercredi pour des résultats officieux avant la fin de la journée.

Vers une décision de la Cour suprême ? 

Une fois le résultat connu, les procédures juridiques peuvent se poursuivre jusqu'à la Cour suprême, la plus haute instance juridique des Etats-Unis. Cette dernière est à majorité conservatrice : trois juges sur neuf ont été nommés par Donald Trump. La dernière en date, Amy Coney Barrett, remplace Ruth Bader Ginsburg, décédée en septembre dernier. 

Avant le début des élections, Donald Trump l'avait déjà affirmé : il compte sur la Cour suprême pour lui donner sa victoire en cas de contestation. Sûre de la victoire de Joe Biden, l'équipe de campagne du candidat a mis au défi Donald Trump de saisir la Cour suprême, jugeant invraisemblable d'exclure des bulletins simplement parce qu'ils n'ont pas été comptés le jour de l'élection. 

Si Donald Trump met sa menace à exécution, l'annonce d'un résultat définitif pourrait prendre plusieurs semaines.