>> Après six semaines de vacances au Canada, loin des tabloïds, le prince Harry et Meghan ont décidé de quitter la scène, de cesser d’assumer leur rôle au sein de la famille royale, en ‘installant en Amérique du Nord. Au moment où le Brexit divise les Britanniques et isole le Royaume Uni, ce choix ressemble à une désertion, selon notre éditorialiste Vincent Hervouët.
Il paraît que sur le guéridon de son bureau où s’alignent, en photo, enfants et petits- enfant, la Reine avait mis Harry et Meghan au premier rang, alors que le duc du Sussex n’est que le sixième dans l’ordre de succession au trône. Comme tout fait sens dans la mise en scène de sa vie de famille, cette entorse au protocole montre combien Elisabeth II comptait sur le jeune couple. Pas question de prendre ombrage de leur incroyable popularité.
La Reine n’a pas fait avec la femme du Prince Harry l’erreur commise avec la mère du Prince Harry. Meghan est, comme Diana avant elle, une vedette mondiale, une image glamour de la monarchie. Les quotidiens outre-Manche en parlent tous les jours, son compte Instagram est le plus suivi, mais là où Diana mettait l’institution en péril, Meghan était censée la renforcer. Elle lui ralliait des publics nouveaux, parce qu’elle est métisse, divorcée, qu’elle incarne la mixité sociale, la jeunesse sans frontières.
La reine avait d’ailleurs confié au jeune couple le soin de la représenter dans le Commonwealth. 53 pays qui redeviennent la priorité de la politique étrangère, maintenant que le Royaume a divorcé avec l’Union européenne. En même temps, c’était habile car les combats de Meghan et Harry pour l’écologie, le féminisme, la société multiculturelle plaisent aux médias mais divisent les Britanniques qui le sont bien assez avec le Brexit.
Le duc et la duchesse de Sussex veulent une vie bourgeoise. Ils s’évadent. Ils réussissent leur sortie mais ils désertent. Quand la Reine, 93 ans, va en faire autant, la monarchie prendra un sacré coup de vieux.