Demandeurs d'asile : Athènes critique le règlement européen des renvois

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avec AFP
Le ministre grec des Migrations dénonce "un mécanisme incapable de répondre à des flux migratoires historiques et qui laisse le fardeau de la gestion aux pays membres de première arrivée". 

Le ministre grec des Migrations Yannis Mouzalas a critiqué mercredi le rétablissement récent du règlement européen dit de Dublin, qui laisse la prise en charge des demandeurs d'asile aux pays de première arrivée dans l'UE, soit essentiellement à la Grèce et à l'Italie.

"Impossible à gérer". "Nous sommes contre (le rétablissement récent) de Dublin qui comprend des erreurs du passé (...), un mécanisme incapable de répondre à des flux migratoires historiques et qui laisse le fardeau de la gestion aux pays membres de première arrivée", a dit le ministre lors d'une conférence de presse. Alors que le règlement de Dublin prévoit la répartition des candidats à l'asile dans l'UE, "en même temps il annule cette répartition car le pays de première arrivée est chargé d'examiner la demande d'asile d'un grand nombre de migrants et réfugiés, ce qui est impossible à gérer", a-t-il précisé.

Des renvois dès mars 2017. La Commission européenne a proposé le 8 décembre le rétablissement du règlement de Dublin, qui avait été suspendu en 2011 en raison des déficiences du système. Ce règlement autorise le renvoi aux pays de première arrivée des candidats à l'asile qui sont arrivés dans d'autres Etats membres, sans examen de leur cas. Selon cette proposition, les Etats membres pourront à compter de la mi-mars renvoyer vers la Grèce tous les candidats à l'asile ayant pénétré sur le sol européen via ce pays. Les renvois vont commencer "à partir du 15 mars 2017" et s'appliqueront "uniquement aux candidats à l'asile arrivés en Grèce illégalement, exception faite des mineurs isolés, pas concernés "pour le moment", selon la Commission.

Des points "injustes". "Nous essayons de former un front dans l'UE avec d'autres pays de première arrivée, comme l'Italie, la Bulgarie, Malte (...) pour rectifier les points injustes du 'nouveau' Dublin", a souligné le ministre qui doit s'entretenir de ce sujet le 12 janvier avec son homologue italien au pays voisin. Athènes, où sont bloqués plus de 60.000 migrants et réfugiés - dont un tiers sont des enfants - plaide avec Rome pour un mécanisme européen qui répartirait la prise en charge des demandeurs d'asile dès leur arrivée.