"Dégage, dégage" : des centaines de manifestants à Paris contre un 5ème mandat de Bouteflika

Des centaines de personnes étaient rassemblées à Paris, samedi après-midi.
Des centaines de personnes étaient rassemblées à Paris, samedi après-midi. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
"Pouvoir assassin", "Dégage, dégage", scandaient notamment les manifestants rassemblés contre le président algérien, symbole pour eux d'un système" illégitime et corrompu". 

Des centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche à la mi-journée à Paris pour exprimer leur farouche opposition à un 5ème mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui serait le symbole pour eux d'un "système illégitime et corrompu".

"Pas de pardon", "pouvoir assassin". En début d'après-midi, la foule de tout âge continuait lentement de grossir place de la République, dans le centre de la capitale française, où les chants alternaient avec les slogans ("Dégage, dégage", "Pouvoir assassin", "pas de pardon, pas de pardon"...) et les youyous occasionnels.

Alors que le le dossier de candidature à la présidentielle du 18 avril de l'actuel chef de l'État doit être déposé dans les heures qui viennent, les orateurs criaient "leur révolte", appelaient à "l'État de droit et à la démocratie". "L'Algérie a rendez-vous avec l'Histoire", a affirmé l'un d'eux. "Non au mandat de la honte, 20 ans ça suffit", proclamait une pancarte.

"Ça va être un printemps". Depuis 1962, date de son indépendance, "l'Algérie est gouvernée par les mêmes hommes, le même système. (...) L'Algérie est à plat, alors que c'est un pays potentiellement très riche. Que laisse-t-on aux générations futures ?", s'insurge un manifestant. Pour Sabria Dehilis, secrétaire nationale chargée des médias à l'étranger du parti Les Avant-gardes des Libertés, le mouvement actuel de contestation sans précédent en Algérie et dans la diaspora préfigure un changement : "ça va être un printemps". "Un printemps pacifique", souligne la journaliste, drapeau algérien sur le dos comme de nombreux manifestants.

Car pour la manifestante, il est impensable d'en "arriver à représenter un président 'mort' pour un peuple de 40 millions de personnes, qui a des richesses incroyables et vit dans une pauvreté incroyable". Son parti est l'un des multiples mouvements politiques ou associatifs qui se sont joints à la manifestation, "partie, explique-t-elle, de jeunes ayant lancé un appel sur les réseaux sociaux".

En France, ancienne puissance coloniale de ce pays d'Afrique du nord, vit une importante communauté algérienne ou d'origine algérienne.

 

1.000 manifestants pour "la dignité" et contre Bouteflika à Marseille

Nés en France ou de l'autre côté de la Méditerranée, arrivés après la "décennie noire" ou ces dernières années, un millier d'Algériens se sont rassemblés samedi à Marseille contre une 5e candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Une foule de tous âges, drapeau algérien sur les épaules pour beaucoup, ont scandé dans une ambiance bon enfant "citoyens ! citoyens !", porte d'Aix, sous l'Arc de Triomphe de Marseille, quartier historique de l'immigration algérienne.