Décret anti-immigrés de Trump : des Irakiens en partance pour les Etats-Unis retenus au Caire

Aéroport
Plusieurs personnes ont été empêchées de partir aux Etats-Unis samedi. © FRANCOIS GUILLOT / AFP
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avec Reuters et AFP , modifié à
Après le "décret anti-immigrés" pris par Donald Trump, plusieurs cas de ressortissants irakiens et iraniens empêchés de partir aux Etats-Unis ont été relevés samedi.

Cinq Irakiens et un Yéménite n'ont pas été autorisés à monter à bord d'un avion en partance pour New York, aux Etats-Unis, samedi à l'aéroport du Caire, en vertu du décret signé la veille par Donald Trump interdisant temporairement aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane de se rendre aux Etats-Unis, a appris Reuters de sources proches des autorités aéroportuaires. D'autres sources ont parlé d'une famille irakienne, avec deux enfants, qui avait réservé des billets sur un vol de la compagnie EgyptAir. 

Les voyageurs renvoyés dans leur pays. Les six voyageurs, qui faisaient escale dans la capitale égyptienne, ont été informés qu'ils ne pouvaient pas embarquer en raison des nouvelles règles en vigueur aux Etats-Unis et ont été réorientés vers des vols à destination de leur pays, bien que leurs visas soient en règles.

Des Iraniens interdits d'embarquer. Plusieurs compagnies aériennes ont par ailleurs refusé d'embarquer des Iraniens munis d'un visa américain sur des vols à destination des Etats-Unis. Des responsables de deux agences de voyage à Téhéran ont affirmé qu'ils avaient reçu des instructions de la part des compagnies Emirates, Turkish Airlines et Etihad Airways, de ne plus vendre de billet à des Iraniens ayant un visa américain car ces dernières refusent de les embarquer à bord. Les médias iraniens ont également rapporté samedi plusieurs cas d'Iraniens qui n'ont pas pu embarquer pour les Etats-Unis.

Aucun vol direct n'existe entre l'Iran et les Etats-Unis : les voyageurs iraniens doivent prendre des avions de compagnies étrangères et transiter obligatoirement par un pays tiers. "Nous n'avons donné aucune instruction aux agences de voyage", a assuré Reza Jafarzdeh, le responsable de l'Organisation iranienne de l'aviation civile. "Il n'y a pas de relations entre les aviations civiles des deux pays. S'il y a de nouvelles instructions, nous les rendrons publiques", a-t-il ajouté. Environ un million d'Iraniens vivent aux Etats-Unis et font régulièrement des allers-retours entre les deux pays. Mohamed Eljareh, un chercheur libyen à l'Atlantic Council, craint que ce décret affecte notamment des gens qui se rendent régulièrement aux Etats-Unis pour leurs études ou travail.

La "green card" pas acceptée. La compagnie aérienne Qatar Airways a informé sur son site samedi que ses passagers concernés par la décision américaine pourront toujours embarquer vers les Etats-Unis s'ils possèdent un permis de résidence permanent, la"carte verte" : "Les ressortissants des pays suivants : Soudan, Libye, Somalie, Syrie, Iran, Irak, Yémen (...) ne peuvent se rendre aux Etats-Unis que s'ils sont en possession de cartes de résident permanent (carte verte) ou de visas" remis par des gouvernements étrangers, par les Nations unies, les organisations internationales et l'Otan.

Pourtant, le porte-parole du département américain de la Sécurité intérieure a rappelé samedi que les porteurs de la "green card" sont également concernés par le décret, et donc interdits de territoire. Seuls les ressortissants détenteurs de visas diplomatiques et officiels et qui travaillent pour des institutions internationales ne sont pas concernés par le décret.