Les milices d'extrême droite "MLM", "Boogaloo Boys" et "Southeast Michigan militia" ont occupé les marches du gouvernement local. 2:53
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Théo Maneval, édité par Léa Leostic , modifié à
Tous les jours jusqu’à l’élection présidentielle américaine le 3 novembre, Europe 1 vous propose un reportage aux Etats-Unis. Ce mardi, étape à Lansing, capitale de l'Etat du Michigan, où les autorités craignent que des milices d’extrême droite perturbent le vote. A tel point que les bureaux de vote seront directement reliés à la police.
REPORTAGE

Jusqu’au 3 novembre, jour de l’élection américaine, Europe 1 vous emmène aux Etats-Unis avec un reportage quotidien. Ce mardi, rendez-vous à Lansing, la capitale du Michigan, où la fin de campagne se déroule dans un climat très lourd.

En 2016, Donald Trump avait remporté l’Etat du Midwest de seulement 10.000 voix. Quatre ans plus tard, le président américain espère rééditer l’exploit. A l’approche du scrutin, un phénomène inquiète les autorités et les électeurs : le poids des milices d'extrême droite sur cette fin de campagne.

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Des hommes armés ont occupé les marches du gouvernement local

À Lansing, la capitale de l'Etat du Michigan, le week-end dernier, des hommes en armes et tenues paramilitaires ont occupé les marches du gouvernement local. "J'ai ma réserve de munitions et mon fusil d'assaut, toujours chargé", explique un membre de la "Milice pour la Liberté du Michigan", au micro d’Europe 1. Leur mot d'ordre : "les restrictions sanitaires liées au Covid sont un complot contre le peuple".

"Je ne connais personne qui ait été contaminé par le Covid, mais je connais plein de gens qui ont perdu leur entreprise ou leur boulot à cause de ça. Tout est exagéré, dans un but politique, c'est sûr ! Pour restreindre nos droits, toujours plus", poursuit l’homme interrogé.

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Des miliciens prévoyaient d'enlever la gouverneure

Il y a deux semaines, treize de ces miliciens ont été arrêtés. Ils prévoyaient d'enlever la gouverneure Démocrate du Michigan, qui a déclaré l'urgence sanitaire. Donald Trump tacle d’ailleurs cette gouverneure à chacun de ses meetings. "Elle a été menacée ? Elle n'a qu'à rouvrir les écoles ! ", a par exemple lancé le président américain.

Donald Trump utilise comme levier de sa campagne les mesures impopulaires prises localement contre l'épidémie par les Etats démocrates, quitte à encourager, du même coup, les groupes les plus dangereux, explique la chercheuse Amy Cooter, spécialiste de ces mouvances : "Lors d'un récent débat télé, il s'adressait aux 'Proud Boys', un groupuscule d'extrême-droite, en leur disant de se 'tenir prêts'. Ils l'ont pris comme un signal à passer à l'offensive si les choses tournent mal", développe-t-elle. En clair : être prêts à l'affrontement en cas de tensions après l'élection, si les résultats définitifs se faisaient attendre. "Prendre les armes, oui, c'est possible !", explique tranquillement ce milicien, "mais seulement pour défendre des innocents".

Pour la première fois, les bureaux de vote du Michigan seront reliés à la police

Les autorités redoutent même par endroits des incidents le jour du vote, où des groupes armés viendraient "superviser", entre guillemets, la bonne tenue de l'élection. Donald Trump la dénonce d'ores et déjà comme "truquée" en cas de défaite. "De quoi nous dissuader d'aller voter", soupire cette électrice complètement paniquée.

Dans le Michigan, pour la première fois tous les bureaux de vote seront donc directement reliés à la police.