Crash en Egypte : un nouveau coup porté au tourisme

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M.D avec AFP
Bien que la piste d’un attentat contre l’Airbus de la compagnie Metrojet n’a pas été confirmée, le pays pourrait ne pas se relever de ce nouveau crash.

Des milliers de touristes britanniques et russes s’y rendent chaque année. La station balnéaire de Charm el-Cheikh, située sur les rives de la mer Rouge, pourraient souffrir du crash de l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet.

Jusqu'à ces derniers jours, le tourisme avait résisté à la montée en puissance du groupe Etat islamique dans le nord du Sinaï. Pourtant, dans cette région, les djihadistes mènent des attaques quasi-quotidiennes contre l'armée et la police égyptiennes.

Des touristes rapatriés. Alors que l’étude des boîtes noires de l’appareil qui s’est écrasé samedi dernier est encore en cours, la piste d’un attentat – d’ailleurs revendiqué par Daech – est prise très sérieux. La Grande-Bretagne a donc aussitôt décidé de rapatrier, au plus vite, tous ses ressortissants sur place.

Du côté de la France, "très peu de ressortissants français sont en voyage en Egypte", confiait Jean-Pierre Mas, Président du SNAV (Syndicat National des Agents de Voyage), jeudi midi sur Europe 1.  "Il n’y a pas d’attentats dans les zones où ils se trouvent – sur le Nil et au bord de la mer Rouge -  en revanche, ce qui pose problème, c’est la sécurité aéroportuaire", a souligné le spécialiste, précisant qu’il attendait des consignes du ministère des Affaires étrangères pour savoir s’il fallait ou non rapatrier les Français sur place.

Un tourisme qui renaissait doucement. Surgie du néant il y a plus de 20 ans, Charm el-Cheikh est devenue un haut lieu de la plongée sous-marine dans le monde. Ses nombreux complexes touristiques qui s'étendent sur une quinzaine de kilomètres avaient accueilli en 2013 2,5 millions de touristes, qui y affluent dans des dizaines de charters quotidiens, en particulier d'Europe occidentale et de Russie.

Depuis la révolte populaire qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011 et les années de chaos qui ont suivi, les touristes occidentaux boudent obstinément les sites de l'Egypte pharaonique, et les stations balnéaires de la mer Rouge, Charm au premier chef, restaient l’un des derniers lieux encore visités par de nombreux étrangers.

La "ville pour la paix". Comme le reste du Sinaï, Charm el-Cheikh avait été rendue en 1982 à l'Egypte par Israël après les accords de paix de 1979. Elle s'est vu attribuer par l'Unesco en 2002 le titre de "Ville pour la paix", ainsi que quatre autres villes dans le monde. La station doit aussi sa notoriété aux nombreuses réunions internationales et aux sommets, qui y sont organisés.

Entre 2004 et 2006, une vague d'attentats avait visé Charm el-Cheikh et les autres stations balnéaires du Sinaï, comme Dahab et Taba. Le 23 juillet 2005, une série d'attentats avaient fait près de 70 morts à Charm.