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Gwendoline Debono, à Tayibe et Bnei Brak (Israël), édité par
Israël est l'un des seuls pays développés à avoir décidé de procéder à un reconfinement, qui pourrait être prolongé jusqu'à fin octobre. Dans de nombreuses villes, l'armée est mobilisée contre l'épidémie, mais les résistances aux restrictions sont nombreuses.
REPORTAGE

Selon Benyamin Netanyahou, le confinement décidé en Israël pourrait être prolongé. Depuis une semaine, les restrictions ont été renforcées pour faire face à la résurgence du coronavirus, avec entre 5.000 et 6.000 nouveaux cas par jour. L’armée a été déployée et les réservistes rappelés, notamment dans les zones les plus touchées. Ce sont souvent celles où vivent la communauté arabe israélienne et la communauté juive ultra-orthodoxe. Europe 1 a suivi le combat particulier de Tsahal, l'armée israélienne.

Un pick-up de l'armée sillonne la ville arabe israélienne de Tayibe, à la frontière avec la Cisjordanie. Des militaires sont au volant du véhicule, mais c'est la voix de l'imam qui rappelle les gestes barrières dans les haut-parleurs. Au carrefour, des soldats israéliens distribuent des prospectus pour rappeler les consignes. La première d'entre elles ? Ne pas se marier. "Notre plus gros problème est les mariages, car cela crée beaucoup de malades", raconte un soldat. "Au début, les gens n’écoutaient pas, mais depuis qu’on les a interdits, il y a moins de malades ces deux dernières semaines."

La Torah plus que l'État

Dans la mairie transformée en centre de commandement, les chiffres n'incitent pas encore à l'optimisme. Le lieutenant-colonel Rapaport scrute un écran où les cas de Covid-19 s'affichent en temps réel : "On doit savoir qui est infecté et on appelle chacun d’entre eux pour qu’ils s’isolent, mais c’est dur", reconnaît-il. "On déploie beaucoup d’efforts et les cas augmentent."

Il y a d'autres zones rouges en Israël, comme à Bnei Brak, où ne vivent que des juifs ultra-orthodoxes. Ici, les plus radicaux méprisent toutes les consignes : "J’ai eu le virus mais je ne respecte pas le confinement", affiche l'un des habitants. "On suit les règles de la Torah, pas celles de l’État." Un gradé se désole : "Que faire quand la parole des autorités ne vaut rien face à celle des rabbins ?"