Le chef de l'Etat est en déplacement à Bagdad pour 48 heures. 3:05
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Jean-Rémi Baudot et Isabelle Ory , modifié à
Emmanuel Macron est en déplacement en Irak pour 48 heures afin de se rendre à un sommet avec les dirigeants du Moyen-Orient. En marge de cette rencontre, il a dévoilé les deux pistes de la France pour continuer les évacuations d’Afghans en danger depuis le retour des talibans dans ce pays.
DÉCRYPTAGE

Alors que le pont aérien français a été interrompu, Emmanuel Macron confirme samedi soir qu'il cherche des solutions pour continuer les évacuations en Afghanistan. Le chef de l’Etat s’est exprimé depuis Bagdad en Irak, en marge d’un sommet avec les dirigeants du Moyen-Orient où la crise afghane était au cœur des discussions.

Deux axes de réflexion pour continuer les évacuations

À partir du moment où la France a suspendu ses missions d'évacuation depuis Kaboul, il faut trouver d'autres biais pour mettre en sécurité les Afghans en danger. Deux axes sont actuellement à l'étude par les autorités françaises : les discussions directement avec les talibans et celles avec le Qatar. "Il y a des discussions qui se sont entamées avec les talibans sur le sujet des opérations humanitaires", a affirmé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse.

Mais Emmanuel Macron a également eu un aparté avec l'émir qatari, samedi, en marge de la conférence de Bagdad. "Le Qatar, dans le cadre des discussions qu'ils ont avec les talibans, a la possibilité peut-être d'aménager des opérations de pont aérien. En tout cas, de réouverture de certaines lignes aériennes", a-t-il poursuivi.

La prudence du président de la République est de mise : la suite des évacuations ne se fera qu'aux conditions des talibans. Ils ont désormais la main, les Occidentaux doivent s'adapter. Mais Emmanuel Macron a tenu à rappeler que la France a débuté ses évacuations depuis des mois. "Je me réjouis d'avoir été lucide et pas pessimiste", a précisé le chef de l'Etat.

"Les Européens ont été efficaces et très solidaires"

Depuis le 17 août, 2.834 personnes ont été exfiltrées par la France depuis l'Afghanistan, à 90% des Afghans. Ailleurs en Europe, les rotations sont déjà terminées. La Belgique a été la première à annoncer la fin de son opération "cerf-volant rouge", mercredi. Depuis, Pays-Bas, Allemagne, Suède, Norvège, Suisse, Italie, Espagne ou encore France ont aussi conclu les évacuations. Au total, des dizaines de milliers d'Européens et d'Afghans ont pu quitter le pays. Plusieurs centaines de personnes vont être réparties maintenant à travers l'Europe.

La France a d’ailleurs été saluée par plusieurs pays européens. Les forces spéciales françaises ont transporté des familles vers l'aéroport de Kaboul, une opération extrêmement délicate. "Les Européens ont été efficaces et très solidaires dans des conditions difficiles", estime un diplomate. Reste maintenant la question de tous ceux qui n'ont pas pu partir.