Climat : l'ONU appelle à réduire les gaz à effet de serre pour éviter "une tragédie"

L'ONU souligne le rôle crucial des villes dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L'ONU souligne le rôle crucial des villes dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. © STR / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon les Nations Unies, malgré l'accord de Paris, le monde se dirige d'ici 2100 vers des températures de +2,9 à +3,4°C par rapport au niveau pré-industriel.

Le monde doit "de toute urgence et radicalement" réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement mondial s'il veut éviter "une tragédie humaine", a prévenu l'ONU jeudi, veille d'entrée en vigueur de l'accord de Paris sur le climat. "Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant, dès la conférence de Marrakech (la COP22 qui s'ouvre lundi, ndlr), nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable", déclare Erik Solheim, directeur du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), qui publie son rapport annuel sur l'action climatique mondiale.

Des efforts encore insuffisants. Dans ce nouveau bilan, le PNUE s'alarme de la hausse ininterrompue des émissions de gaz à effet de serre. Malgré les engagements volontaires pris à Paris il y a un an, le monde se dirige d'ici 2100 vers des températures de +2,9 à +3,4°C par rapport au niveau pré-industriel, qui sont synonymes d'impacts dévastateurs, souligne le rapport. Pour limiter la hausse à +2°, il faudrait ne plus émettre dans l'atmosphère que 42 gigatonnes équivalent CO2 en 2030 (contre 52,7 en 2014). Or, même si tous les pays tenaient leurs promesses faites dans le cadre des négociations climatiques, 54 à 56 gigatonnes devraient encore être émises en 2030, soit 12 à 14 de trop, souligne le PNUE.

Du progrès mais peut mieux faire. L'ONU salue cependant le ralentissement observé dans la croissance des gaz à effet de serre issus des énergies fossiles et de l'industrie, mais note qu'il est trop tôt pour savoir si cette tendance va se confirmer. Avec l'accord de Paris, "nous avançons dans la bonne direction. Mais ce n'est pas encore assez si nous voulons avoir une chance d'éviter un dérèglement climatique majeur", souligne Erik Solheim. "Le nombre croissant de réfugiés climatiques frappés par la faim, la pauvreté, la maladie et les conflits nous rappellera de façon incessante notre échec. La science a montré que nous devons agir beaucoup plus vite", ajoute-t-il.

Le rôle des villes. Le rapport appelle à redoubler les efforts tout de suite, dès avant 2020, année d'entrée en application des engagements des États dans le cadre de l'accord de Paris. Pour accélérer le mouvement, le PNUE insiste notamment sur le rôle des villes, des entreprises, des citoyens dans les secteurs de l'agriculture, des transports et sur les mesures d'efficacité énergétique. La 22ème conférence climatique annuelle, qui s'ouvre lundi à Marrakech, doit commencer à fixer les nombreuses dispositions permettant d'appliquer et de renforcer le pacte mondial contre le réchauffement de décembre 2015.