Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a réaffirmé mardi l'importance pour l'activité économique de son pays de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna) que le nouveau président américain Donald Trump veut renégocier. Il a rappelé que "l'interdépendance unique" entre les économies canadienne et américaine entretenait des "millions d'emplois pour les classes moyennes de chaque côté de la frontière".
La politique de Trump inquiète. Dimanche, Donald Trump avait annoncé l'envoi prochain d'un avis de renégociation de l'Aléna à ses deux partenaires. Il doit recevoir le 31 janvier le président mexicain Enrique Pena Nieto à la Maison-Blanche. Selon Justin Trudeau, aucune date n'a pour l'instant été arrêtée pour une rencontre avec le président américain. Cette "étroite relation commerciale" entre les deux pays a été au "cœur des discussions" du gouvernement Trudeau, rassemblé en séminaire à Calgary (ouest) pour peaufiner la stratégie du Canada à l'aube de la présidence Trump.
Vers d'autres accords bilatéraux ? Le projet de taxe à la frontière des Etats-Unis proposé par Donald Trump inquiète l'industrie canadienne, notamment le secteur automobile qui dépend fortement de la libre circulation des marchandises entre les deux pays. Face aux politiques protectionnistes prônées par Donald Trump, qui a décidé de retirer les Etats-Unis du futur traité de libre-échange transpacifique (TPP), Justin Trudeau est prêt à négocier d'autres accords bilatéraux. Le gouvernement est "occupé sur plusieurs fronts commerciaux à la fois", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. L'accroissement des relations commerciales avec "les pays émergents asiatiques" est "important pour assurer de bons emplois", et le Canada va négocier en bilatéral des accords avec le Japon ou la Chine.
Déjà une sortie du TPP. Donald Trump a signé lundi un ordre exécutif actant la sortie des Etats-Unis du TPP, qui devait réduire les barrières tarifaires entre onze pays. Il a également relancé mardi le projet controversé de pipeline Keystone XL entre le Canada et les Etats-Unis, qui avait été bloqué par son prédécesseur Barack Obama.