Bébés volés en Espagne : un ex-médecin non condamné pour prescription des faits

Fin septembre, des manifestants ont demandé justice dans l'affaire des bébés volés.
Fin septembre, des manifestants ont demandé justice dans l'affaire des bébés volés. © AFP
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avec AFP , modifié à
Un ancien obstétricien soupçonné d'avoir organisé un trafic de bébés à partir de la dictature de Franco a échappé à la condamnation. Les faits étaient prescrits. 

Un ex-gynécologue de 85 ans a été reconnu coupable mais a échappé à une condamnation lundi en raison de la prescription des faits à l'issue du premier procès des "bébés volés" du franquisme, un scandale qui pourrait avoir touché des milliers de nouveaux-nés soustraits à leur mère et confiés à des familles d'adoption sous la dictature de Franco. Dans sa décision, le tribunal madrilène chargé de l'affaire indique "absoudre" Eduardo Vela tout en le considérant "auteur de tous les délits" dont il était accusé. Le parquet avait, lui, requis onze ans de prison à son encontre.

L'un des principaux acteurs du trafic d'enfants. Eduardo Vela, considéré comme l'un des principaux acteurs du trafic d'enfants alors qu'il était obstétricien à la clinique San Ramon de Madrid, était accusé par Ines Madrigal, employée des chemins de fer de 49 ans, de l'avoir séparée de sa mère biologique et d'avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969, pour la donner à Ines Perez, une femme stérile, avec la complicité d'un prêtre jésuite. 

Selon le tribunal, il est "prouvé" que le docteur Vela a "certifié de sa main" qu'Ines Perez avait accouché d'une petite fille ce jour-là, "ce qui n'a jamais eu lieu". Mais selon les juges, le délit le plus grave de "détention illégale", dont le délai de prescription est de 10 ans, était déjà prescrit quand Ines Madrigal a déposé sa plainte en 2012.